Après deux ans sous cloche à cause de la pandémie, les Vieilles Charrues célébreront leur 30e anniversaire en grande pompe, du 14 au 17 juillet prochain – 70 artistes seront à l’affiche, parmi lesquels Angèle, Orelsan, Stromae, ou DJ Snake.
Avec 17 millions d’euros de budget pour cette nouvelle édition, le festival breton est l’un des plus grands rassemblements musicaux de France. Et l’événement suscite l’engouement : dans l’heure qui a suivi l’ouverture de sa billetterie, en décembre dernier, il affichait complet.
Quelque 280 000 festivaliers devraient donc trouver le chemin de la petite commune de Carhaix, dans le Centre-Bretagne.
Hors période de crise, le festival associatif ne reçoit pas de subvention. « On vit à 60 % de la billetterie », explique le directeur de l’évènement, Jérôme Tréhorel. Un billet pour une journée coûte entre 44 euros pour les premiers arrivés et 50 euros pour les retardataires.

« On a voulu un prix le plus accessible possible », détaille-t-il. Sur place, les festivaliers vont également consommer à la buvette et en restauration, ce qui représente 20 % du chiffre d’affaires. « Les 20 % restants viennent de nos partenaires et mécènes, pour qui on réserve des pass VIP et des espaces de réception. »
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Inflation des cachets
La rémunération des artistes pèse plus de 20 % dans le budget. Cette part a considérablement progressé avec la chute du marché du disque à la fin des années 2000. Jérôme Tréhorel raconte : « Les revenus des artistes ont basculé vers le live, ce qui a engendré une inflation des cachets : ils représentent aujourd’hui 4,5 millions d’euros, contre 1,5 million d’euros il y a 12 ans, pour le même nombre de groupes. »
À cela s’ajoutent les droits d’auteur, soit 6 % du budget. « C’est environ 1 million d’euros collectés par la Sacem, la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (70 %) et le Centre national de la musique (30 %). Ils sont proportionnels à la rémunération de l’artiste : plus il est payé, plus il reçoit de droits. »
Les salaires représentent 15 % du budget. Au fur et à mesure que la date approche, les effectifs grimpent : de 15 personnes à l’année, les effectifs passent à 70 en juin puis à 700 pendant le montage du site. Le jour J, entre 2 000 et 2 500 personnes travaillent pour le festival et ses prestataires, sans compter les 7 000 bénévoles.
Coûteuse sécurité
Parmi les autres dépenses, 16 % sont alloués à la technique (scène, mâts d’éclairage, barrières, etc.) et 13 % aux achats, car le festival gère lui-même l’approvisionnement en boissons et denrées alimentaires.
Les coûts de sécurité (9 %) ont explosé après les attentats. Les frais de l’association représentent 5 %, la décoration et la signalétique 4 % et la communication, moins de 2 %.
Enfin, les « autres » dépenses, comme le téléphone, internet, les assurances ou les secours à la personne constituent les 10 % restants. L’association, à but non lucratif, ne génère pas de profits. Si plus-value il y a, elle est réinvestie dans les éditions suivantes.
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