
Oui, parce que les revenus des ménages chutent.
Safa El Massaoudi, 1re STMG2, lycée Edgar-Quinet (Paris).
Suite à la décision gouvernementale de confiner la population, tous les établissements non indispensables au fonctionnement de la nation ont été fermés ainsi que les frontières de l’UE. Cette décision politique inédite a eu un impact sur la consommation, avec l’arrêt brutal et total de divers secteurs de l’économie, comme ceux du divertissement ou du tourisme.
On assiste donc à une réduction de la consommation à ce qui est purement alimentaire et médical, donc à la satisfaction des besoins vitaux. Avec la fermeture des frontières, les importations sur le sol français diminuent, ce qui oblige les entreprises à trouver en France, et à un prix supérieur, les matériaux nécessaires, et par effet de domino, entraîne une hausse des prix et donc une baisse de la consommation.
Consommation
Utilisation de biens et de services dont on ne peut se servir qu’en les détruisant rapidement (biens non durables) ou en les transformant (biens durables).
Certains salariés se retrouvent en situation de chômage partiel et ne disposent au mieux que de 70 % de leur rémunération brute. Là encore, cela a un impact sur la consommation : des revenus moins élevés, surtout lorsque ces revenus étaient déjà faibles, entraînent une baisse de la consommation.
Chômage partiel
Dispositif qui permet de réduire ou suspendre temporairement l’activité des salariés. Durant cette période, l’employeur verse une indemnisation au salarié et l’État garantit à l’employeur une prise en charge partielle de l’indemnisation des heures chômées.
Or, cette diminution de la demande entraîne une diminution de l’offre de la part des entreprises qui veulent éviter une crise de surproduction. Si on regarde les chiffres de la consommation, on remarque que la consommation des ménages a déjà diminué de 18 % (selon l’OFCE) depuis le confinement.
Le quasi-arrêt du commerce international combiné à l’effondrement des Bourses (celle de Paris ayant chuté de plus de 10 %) va forcément entraîner la faillite ou du moins l’affaiblissement des entreprises françaises les moins solides, ce qui provoquera forcément des licenciements, moins de recrutements et donc une hausse du chômage… qui s’accompagnera d’une baisse de la consommation puisque les individus disposeront de revenus plus faibles.
Enfin, la lutte contre l’épidémie coûte cher à l’État, et entraîne mécaniquement une hausse des dépenses publiques, et donc à plus long terme une hausse des impôts pour renflouer la dette publique. Là encore, les ménages consommeront moins.
Non, elle va nous aider à consommer mieux.
An-Nisah Shipkolye, 1re STMG2, lycée Edgar-Quinet (Paris).
L’épidémie et les mesures prises par le gouvernement limitent les dépenses des ménages au secteur alimentaire et médical. Mais la vie ne s’arrête pas. Les individus adoptent parfois des comportements assez irrationnels. Certains ménages achètent trop et font des « stocks » par crainte d’une aggravation de la crise, ce qui les pousse à la surconsommation.
Les services de transport de produits, notamment alimentaires, ne sont pas à l’arrêt et cela permet d’avoir accès à un maximum de biens variés.
Les gens vont sans doute consommer différemment. Par exemple, même si les mesures du gouvernement impactent négativement un grand nombre d’entreprises elles sont nombreuses à avoir su s’adapter très vite.
En Chiffres
35 %
La consommation est également actuellement inférieure d’un tiers (35 %) à sa normale, selon l’Insee.
Certains agriculteurs ont décidé de passer par des associations ou par des regroupements d’agriculteurs afin de livrer directement leurs productions aux ménages, et éviter de produire à perte. Afin de ne pas réduire la production de denrées agricoles, le gouvernement a incité les réfugiés à aller travailler pour l’agriculture en échange d’un salaire.
De plus, l’État français jouant son rôle traditionnel d’État-providence, intervient dans l’économie grâce à des subventions, afin de maintenir les revenus des individus et donc soutenir la consommation. Par ailleurs, confinés, mais connectés, les consommateurs vont acheter en ligne des biens auxquels ils n’auraient pas forcément pensé.
De plus, en se projetant à plus long terme, ce que les individus épargnent aujourd’hui par contrainte, ils l’utiliseront demain pour consommer. Donc, si l’épidémie brise la consommation à court terme, il y aura compensation sur le long terme.
Enfin, il n’y a pas que l’économie. L’épidémie améliore l’environnement. Avec la réduction des déplacements et de la production, notamment industrielle, en France, comme ailleurs, on assiste à une réduction des émissions de CO2. Il nous est même presque possible de dire que l’épidémie à un impact positif sur notre écosystème.
Et peut-être, à l’avenir, nous orientera-t-elle plus vers une production plus verte et donc une consommation plus respectueuse de l’environnement, et donc plus durable.