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Consommation

Grève des éboueurs. Combien ça coûte de traiter nos déchets ? 

La grande diversité des objets et des matières non triés qui sont versées dans nos poubelles fait gonfler la facture de leur traitement. 

Émilie Coste
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© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Jeter ses poubelles fait partie du quotidien des Français. Un geste anodin, facile, qui déclenche pourtant tout une logistique collective qu’il faut financer. En moyenne, les ménages produisent 39 millions de tonnes de déchets par an (poubelles noires et déchets triés confondus), soit 580 kilos par habitant. Leur gestion coûte environ 124 euros par habitant, toutes charges comprises, selon un rapport de la Cour des comptes de septembre 2022.

Première étape à la porte des citoyens, leur collecte par la mairie ou l’intercommunalité représente 49 euros (39 %). Le transport s’élève à 10 euros et leur traitement, à 47 euros (38 %). Il s’agit de les trier, de les valoriser par du recyclage ou de la réutilisation, de s’en servir pour produire de l’énergie en les brûlant ou, s’il n’y a pas d’autre solution, de les enfouir. 

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La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) s’applique pour les ordures ménagères à un taux réduit de 5,5 % ou 10 % (au lieu de 20 % pour le taux normal) selon les phases du traitement. Elle représente 7 euros du coût total de la gestion, tandis que les autres charges fonctionnelles s’élèvent à 9,50 euros. Enfin, la prévention, maillon essentiel pour éviter de produire des déchets, s’élève à 1,50 euro. 

Ordures ménagères : 11 % des volumes, 60 % des coûts

Pour financer ces services, les ménages français déboursent en moyenne 106 euros par an. Ils contribuent essentiellement via la taxe ou redevance d’enlèvement des ordures ménagères, ou indirectement par le budget général de leur collectivité. Cela représente 81 % des produits perçus. D’autres sources de financement complètent le tout, comme la vente des matières issues du tri et du recyclage (vente d’énergie après incinération, compost etc.) (environ 9 euros), ou les aides apportées par ce que l’on appelle les « éco-organismes », détenus par les producteurs pour prendre en charge la fin de vie de leurs marchandises (13 euros). 

Les ordures ménagères pèsent relativement peu – à peine plus de 11 % – dans les volumes globaux des déchets du pays, dont le secteur du bâtiment est de loin le plus important producteur.

Mais elles correspondent à plus de 60 % des coûts de gestion, avec 10,9 milliards d’euros dépensés chaque année. L'essentiel de cette somme concerne le traitement des déchets non triés (249 kg par an et par habitant), qui est plus complexe (et donc plus couteux) en raison de la grande diversité des objets et matières qui s’y trouvent mélangés.

On estime que 80 % pourraient être valorisés s’ils étaient bien triés, selon la Cour des comptes. Réduire leur volume par le simple geste du tri permettrait donc de réduire les coûts, en plus de contribuer à l’environnement. La France s’est fixé comme objectif de réduire les déchets ménagers collectés de 15 % d’ici 2030 (par rapport à 2010).

Plus d'infos

Chiffres clés de l’Ademe sur les flux de déchets, avril 2022.