Economie

Guerre des nitrites : le saucisson en première ligne

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C’est la seule charcuterie dont les ventes n’ont jusqu’alors jamais faibli. Mais la polémique sur les conservateurs antibactériens que contient le saucisson sec pourrait changer la donne. Sur la défensive face à ces normes diététiques, les charcutiers tentent une contre-attaque.

Laurent Martinet
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© Getty Images

L’année 2020 pourrait rester dans les annales de la charcuterie française comme l’année du saucisson. Avec les confinements dus à la pandémie, les apéros se sont multipliés, en famille ou en visio.

Les ventes de saucisson sec ont connu une année exceptionnelle, augmentant de 9,3 % en volume à 78 259 tonnes, et de 14,4 % en valeur, à plus d’un milliard d’euros. Un triomphe pour ce produit aussi emblématique d’une France traditionnelle que le béret et la baguette ? Pas tout à fait.

En Chiffres

78 259 tonnes

De saucisson sec ont été vendus en 2020.

Malgré la résistance du saucisson, dont les ventes n’ont jamais faibli dans le secteur en décroissance structurelle de la charcuterie, les industriels et les artisans qui le fabriquent sont moroses. La fronde menée par l’application Yuka contre les nitrites, des additifs considérés comme « cancérigènes probables » par l’OMS, les inquiète en effet pour l’avenir.

Direction les Cochonnailles du Haut-Bois, une entreprise nichée dans le cadre bucolique du parc naturel du Perche. « J’ai réussi à me débarrasser de tous les additifs, sauf des nitrites, qui restent indispensables pour assurer la qualité sanitaire de certains produits », constate, un brin amer, Laurent Guglielmi, qui a créé près de 80 emplois dans ce coin de campagne depuis qu’il a repris l’exploitation porcine, en 2005.

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