Economie

Impact environnemental : Combien devrait coûter une côte de bœuf ?

Le coût sur l’environnement de la viande bovine est largement sous-estimé dans les prix payés en magasin, qui subissent par ailleurs de plein fouet l’inflation.

Emilie Coste
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Illustration de l'article Impact environnemental : Combien devrait coûter une côte de bœuf ?

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Le retour des beaux jours marque le début de la saison des barbecues. Place à l’été, avec ses grillades de saucisses, merguez, brochettes d’agneaux et cuisses de poulet, sans oublier la traditionnelle côte de bœuf. Produit phare du gril, la côte de bœuf n’est pourtant pas donnée : en moyenne 26,60 € le kilo, selon l’Insee. Son prix est en forte hausse avec l’inflation. En janvier, les prix de la viande vendue en grande distribution a augmenté de 15 % sur un an. En cause : la hausse des coûts de production (matières premières, carburants), mais aussi la baisse de la production de bœuf français alors que la consommation reste stable. En France, le cheptel a baissé de plus de 7 % depuis 20171, du fait notamment des départs en retraite massif des éleveurs. Un autre coût est sous-estimé dans le prix payé en magasin : l’impact environnemental. Avec 7 kg de CO2 ou équivalent émis en moyenne, un repas avec du bœuf laisse une empreinte carbone plus de trois fois supérieure à celle du poisson (2 kg) et 14 fois supérieur à celui d’un repas végétarien (0,5 kg) 2.

Taxe carbone contre TVA réduite

La consommation de viande bovine est celle dont l’impact est le plus néfaste pour la planète. Les ruminants polluent l’air en rejetant du méthane, un gaz à effet de serre produit par leurs pets ou leurs rots. Ils consomment également beaucoup d’eau et de terres agricoles pour leur alimentation. Aussi, certains proposent de répercuter ces coûts environnementaux sur le prix payé en magasin. D’autant que les produits d’origine animale bénéficient aujourd’hui d’une TVA réduite (5,5 % au lieu de 20 %).

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Une étude néerlandaise de CE Delft publiée en janvier 2023 estime cette « facture impayée » à 9,89 euros par kilo pour la viande bovine. Elle descend à 1,77 euro pour le porc et à 1,50 euro pour le poulet. Le fromage (type gouda) serait taxé 2,75 euros par kilo. En bas du classement, les œufs, avec 0,93 euro et le lait – 0,35 euro.

La production de viande représente la moitié des gaz à effet de serre de l’alimentation qui correspondent eux-mêmes à 24 % de l’ensemble des gaz émis par un ménage français, selon l’Ademe. Or, nous consommons beaucoup plus de protéines que nous n’en avons réellement besoin, compte tenu de notre mode de vie sédentaire ; « 90 grammes par jour, pour des besoins journaliers réels de 52 grammes », détaille encore l’Agence de la transition écologique. Aussi, pour votre barbecue de cet été, un geste simple pour le devenir de l’humanité : choisissez tomates, poivrons, aubergines, champignons et même cuisses de poulet et oubliez la délicieuse côte de bœuf.

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