Chaque jour en France, entre 7 et 8 personnes (7,6, statistiquement parlant) décèdent des suite d'un accident de la route. Si ces décès sont bien sûrs à déplorer, les sinistres routiers entraînent des coûts humains et financiers parfois considérables pour les victimes, leur famille et les pays dans leur ensemble. Car en France, toute personne victime d’un accident de la route a droit à une indemnisation en cas de dommages matériels et/ou corporels.
Cette prise en charge est assurée par les compagnies d’assurances. L’indemnisation du conducteur en tort n’est, elle, pas automatique et il devra s’acquitter d’une franchise. Les assurances des deux parties se divisent les frais en cas de responsabilité partagée.
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17,4 milliards d'euros d'indemnisation
En 2020, les compagnies d’assurances automobile ont géré 19 200 sinistres par jour (faisant 2 780 morts au cours de l'année) et versé 17,4 milliards d’euros d’indemnisation, selon la Fédération française de l’assurance (FFA). Les assurés, eux, ont payé près de 23,1 milliards d’euros de cotisations.
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Une partie de cette somme sert à financer le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), qui indemnise les victimes d’un accident causé par un conducteur non assuré ou inconnu. Ce fonds a versé 106,3 millions d’euros d’indemnités en 2020.
Les accidents et leurs victimes mobilisent aussi de l’argent public. En 2019, les accidents corporels – où au moins une personne est blessée ou tuée – ont coûté 39,7 milliards d’euros à l’État, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr).
La majorité de cette somme a financé les hospitalisations des victimes – 23,1 milliards d’euros. Les autres dépenses concernent la mortalité (11,4 milliards), les victimes légères (4 milliards) et les dégâts matériels occasionnés lors de ces accidents (1,2 milliard).

Source : bilan Onisr 2020 (chiffres pour la France). Crédits : Pour l'Éco.
En 2020, la « valeur » d’une personne tuée dans un accident est estimée à 3,429 millions d’euros. À titre de comparaison, ce montant était en 2015 de 3 200 000 euros et la valeur d’une victime hospitalisée de 400 000 euros, soit un « coût total » de 41,461 pour cette seule année.
Ce calcul, choquant en apparence, prend en compte les frais médicaux et sociaux liés à la victime, les coûts matériels et les frais généraux relatifs à la gestion de l’accident. Sont aussi considérés les préjudices moraux et la perte de production future occasionnée par le décès. En 2019, 38 % des 56 016 accidents corporels recensés concernaient un déplacement lié au travail.
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En plus des décès, les sinistres routiers entraînent quatre millions de journées d’arrêt de travail par an et peuvent avoir un impact de long terme sur la santé des travailleurs et, de fait, sur l’organisation des entreprises. Les accidents uniquement matériels ont quant à eux coûté 11,1 milliards d’euros en 2019 et l’État a déboursé 50,9 milliards d’euros à cause de l’accidentalité routière cette année-là… soit 2,2 % du produit intérieur brut.