Economie

L’inflation sous-jacente, l’indicateur qui dévoile la vraie hausse des prix

L’indicateur de l’inflation sous-jacente fait abstraction des perturbations temporaires sur les prix de certains produits réputés très volatils. Il est donc l’indicateur clé pour mesurer l’inflation.

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L’inflation se mesure par l’Indice des prix à la consommation (IPC), elle reflète l’évolution des prix du panier de consommation des ménages. Mi-janvier 2023, l’Insee indiquait « qu’en moyenne annuelle, les prix à la consommation accélèrent en 2022, +5,2 %, après +1,6 % en 2021 et +0,5 % en 20201 ». Est-ce une tendance de fond ?

Pour avoir une meilleure lecture de l’inflation et une idée plus précise de la situation économique d’un pays, abstraction faite des perturbations conjoncturelles (facteurs climatiques, marchés mondiaux…), il convient de calculer l’inflation sous-jacente, celle dont le calcul exclut certains biens aux prix très volatils (énergie, alimentation…) ou dont les variations sont temporaires et exogènes. Cette inflation sous-jacente ne justifie pas l’intervention correctrice de la Banque centrale, contrairement à l’inflation conjoncturelle.

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Indicateur clé des tensions inflationnistes

En effet, l’Insee montre que « la hausse de l’inflation résulte d’une accélération des prix de l’énergie (+23,1 %) et de l’alimentation (+6,8 %) et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés et des services, qui ont progressé de 3 % ». C’est donc la variabilité de certains biens qui perturbe le niveau général des prix. L’inflation sous-jacente est alors l’indicateur clé de mesure des tensions inflationnistes ; en France, « elle atteint +3,9 %, après +1,1 % en 2021 ».

La Banque centrale européenne (BCE) utilise l’Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), débarrassé des composantes énergétiques et alimentaires pour mener sa politique monétaire. Dans la zone euro, l’inflation sous-jacente atteint 6,9 %, loin du taux-cible fixé à 2 %. « En moyenne, il faut un an et demi entre le moment où la politique monétaire devient réellement restrictive et celui où l’inflation sous-jacente recule », explique Patrick Artus, économiste chez Natixis2. D’où l’importance des anticipations d’inflation à venir, de ses composantes et surtout du niveau de taux d’inflation sous-jacente accepté (4,2 % en 2023 pour la zone euro) pour agir au bon moment sur les taux d’intérêt.

Sources

1. Statistiques et études, Informations n° 9, 2023.

2. Les Échos, janvier 2023.

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