C’est un rêve entretenu depuis son arrivée au Paris Saint-Germain en 2011. Qatar Sports Investments (QSI) a toujours souhaité augmenter la capacité d’accueil du Parc des Princes, la faire passer de 48 000 à au moins 60 000 places. Le projet nécessiterait une rénovation de l’enceinte, mais surtout son rachat à la mairie de Paris, propriétaire, qui lui oppose jusqu’à présent un refus catégorique. Le club présidé par Nasser al-Khelaïfi ambitionnerait donc d’acquérir le Stade de France. Début mars, l’État lançait en effet deux appels d’offres pour une vente ou une concession.
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En attendant la suite de ce feuilleton qui divise déjà les supporters et les acteurs du ballon rond, la question des retombées économiques en cas de changement de dimension – 80 000 places au Stade de France – se pose inévitablement. Dans la configuration actuelle du Parc des Princes, le PSG , selon une étude récente du cabinet Deloitte, est le club européen qui génére le plus de recettes "billetterie" et "hospitalités" : 132 millions d’euros la saison dernière. Cette performance peut surprendre quand on compare le stade actuel du PSG aux autres enceintes du continent : 74 000 places au stade Old Trafford de Manchester United, 75 000 places à l’Allianz Arena du Bayern Munich, 85 000 places pour le nouveau Santiago-Bernabeu du Real Madrid, qui doit être inauguré dans quelques mois…
C’est un rêve entretenu depuis son arrivée au Paris Saint-Germain en 2011. Qatar Sports Investments (QSI) a toujours souhaité augmenter la capacité d’accueil du Parc des Princes, la faire passer de 48 000 à au moins 60 000 places. Le projet nécessiterait une rénovation de l’enceinte, mais surtout son rachat à la mairie de Paris, propriétaire, qui lui oppose jusqu’à présent un refus catégorique. Le club présidé par Nasser al-Khelaïfi ambitionnerait donc d’acquérir le Stade de France. Début mars, l’État lançait en effet deux appels d’offres pour une vente ou une concession.
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En attendant la suite de ce feuilleton qui divise déjà les supporters et les acteurs du ballon rond, la question des retombées économiques en cas de changement de dimension – 80 000 places au Stade de France – se pose inévitablement. Dans la configuration actuelle du Parc des Princes, le PSG , selon une étude récente du cabinet Deloitte, est le club européen qui génére le plus de recettes "billetterie" et "hospitalités" : 132 millions d’euros la saison dernière. Cette performance peut surprendre quand on compare le stade actuel du PSG aux autres enceintes du continent : 74 000 places au stade Old Trafford de Manchester United, 75 000 places à l’Allianz Arena du Bayern Munich, 85 000 places pour le nouveau Santiago-Bernabeu du Real Madrid, qui doit être inauguré dans quelques mois…
« La petite taille fait la rareté, la rareté fait le coût »
« Certains de ses concurrents européens ont une capacité d’accueil deux fois plus grande. Ils peuvent donc se permettre de proposer des tarifs plus accessibles, c’est à l’avantage des supporters, analyse Pierre Rondeau, économiste du sport. C’est le paradoxe en économie : la petite taille fait la rareté et la rareté fait le coût. » Mais plus que le nombre de places dans le stade, ce sont les loges qui rapportent gros et creusent l’écart entre les clubs. « Il y a bien moins de places VIP à Paris qu’ailleurs. Elles sont uniquement situées à côté de la tribune présidentielle, et pas tout autour de la pelouse comme dans certains stades. Pourtant, elles sont vraiment recherchées par une population très aisée qui a les moyens de se les offrir. Cette rareté des loges provoque une demande plus importante que l’offre », poursuit-il. Certaines se vendraient 300 000 euros l’année.
L’autre force du PSG actuel réside dans sa plateforme officielle de revente, Ticketplace : « En organisant ce marché secondaire, avec certaines places pouvant monter jusqu’à 1 000 euros pour un gros match de Ligue des champions, précise Pierre Rondeau, le club dégage forcément une plus-value importante. » Cette astuce serait probablement impossible dans une enceinte beaucoup plus grande comme le Stade de France. La faute à la théorie des gains marginaux décroissants.
Loi des rendements/gains marginaux décroissants
La loi des rendements décroissants stipule que quand on utilise de plus en plus un facteur de production (par exemple le travail ou le capital), le gain que l’on obtient en plus (la production marginale) diminue si les autres facteurs restent constants. Par exemple, prenons le cas d’un club de foot avec un stade qui peut accueillir 50 000 spectateurs. Ce dernier veut augmenter ses recettes en ajoutant 10 000 places. Mais si le coût de la nouvelle tribune est très élevé et le taux de remplissage du stade faible alors celui-ci perd de l’argent. Le club a alors trop investi dans le capital (la nouvelle tribune) et pas assez dans les autres facteurs (les joueurs, les spectateurs, etc.). Cette loi sert à expliquer pourquoi les entreprises ne peuvent pas augmenter indéfiniment leur production en ajoutant seulement un facteur de production : elles doivent aussi tenir compte des coûts et des bénéfices de chaque unité supplémentaire.
« Ce n’est pas parce que vous multipliez par deux votre nombre de places que vous allez générer 260 millions de bénéfices. Ce n’est même pas dit que le club parvienne à maintenir le montant actuel (130 millions). Il y aura plus de billets vendus, mais ils coûteront moins chers », poursuit l’économiste qui cite l’exemple du FC Barcelone qui a tiré seulement 103 millions d’euros de sa billetterie la saison dernière, avec un stade de 99 000 places.
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Gagnant sur le stock de capital
Alors, comment rêver plus grand sans perdre trop ? Pour Pierre Rondeau, malgré les risques, un club de l’envergure du PSG aurait tout intérêt à être propriétaire de son stade historique, le Parc des Princes, et non locataire comme aujourd’hui, pour posséder un actif qu’il pourrait valoriser. « S’il obtient finalement le Stade de France, il y aura certes un risque de pertes de recettes billetterie si le club n’arrive pas à remplir les 80 000 places régulièrement et qu’il doit brader les prix pour augmenter le taux de remplissage, détaille l’économiste. Mais en termes de stock de capital, il serait à la tête d’un actif valorisé 600, 700 ou 800 millions d’euros. Fort de cette garantie auprès des banques, le club pourrait alors emprunter plus facilement sur 5, 15 ou 20 ans et réaliser des dépenses conjoncturelles ou structurelles pour mieux armer son équipe ».
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