Mode. Combien ça coûte un tee-shirt chez Shein ?

L’ouverture en mai dernier, à Paris, d’une boutique éphémère de la marque d’habillement chinoise Shein a suscité autant d’engouement chez les jeunes qu’elle a provoqué la controverse. Sa plateforme en ligne propose des vêtements à un prix dérisoire : 7 euros en moyenne. Mais leur coût climatique, environnemental et social est vertigineux.

Produire très vite, beaucoup et pas cher… La marque, créée en 2008, pousse les codes de la fast fashion à l’extrême. « Le vrai secret de Shein, c’est qu’ils ne paient pas leurs travailleurs », glisse Camille Greco, fondatrice de CrushON et membre de la Fédération de la mode circulaire. Elle explique : « En moyenne, un tee-shirt de fast fashion va coûter 10 euros. La rémunération d’un travailleur va représenter 0,5 % du prix final du vêtement. » À la différence d’un tee-shirt fabriqué en France ou en Europe, où « le salaire monte à 30 % du total ».

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Médiocre, jetable, pas cher

L’autre économie de la fast fashion, c’est la matière première. Moins qualitative, elle représente 12 % du prix du produit, contre 25 % pour un tee-shirt éco-conçu. Les vêtements, fabriqués en matière synthétique, ne coûtent rien ou presque mais sont rapidement jetés. « La fast fashion va compresser au maximum ses coûts pour réaliser en moyenne une marge de 70 % du prix du vêtement. Si la production se fait en France, ce serait seulement 30 % », détaille la cheffe d’entreprise. Avec un prix moyen de 30 à 40 euros, le tee-shirt éco-conçu peine à lutter.

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En revanche, le transport de la marchandise venue d’Asie représente « environ 8 % du prix », poursuit Camille Greco, contre 3 % pour les marques plus écoresponsables. Selon les chiffres de la Fédération de la mode circulaire, le reste des dépenses réside dans la part reversée à l’atelier où est fabriqué le vêtement (3,5 %) et les frais annexes (6 %). La marque n’a aucun coût de création. Shein va plus loin que ses concurrents comme Zara ou H & M, car elle abandonne la notion de saison. La plateforme propose 6 000 nouveaux articles… par jour. D’où son surnom d’« ultra-fast fashion ».

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Shein séduit surtout la génération Z, née entre 1995 et 2010, car elle répond à sa demande de tendance à bas coût dans un contexte d’inflation. Sur le long terme, pourtant, la marque joue contre cette génération.

Selon une étude de la société française Pixpay, Shein représente 12 % du total des émissions de CO₂ émis par les adolescents et près d’un quart (22 %), pour les adolescentes françaises. Chaque semaine, 15 millions de pièces arrivent au Ghana, selon un article du Monde. Ce pays est devenu la poubelle des vêtements de basse qualité qui, venus des pays occidentaux et asiatiques, finissent dans les décharges ou sur les plages.

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