Cet article est extrait de notre magazine consacré au pouvoir d'achat. À retrouver en kiosque et en ligne.
Il existe un fait économique, une réalité statistique, incontestable, mais qui fait rarement la une des médias : nous, citoyens français et ceux des autres démocraties avancées, sommes riches, très riches. Un Français célibataire au smic – 15 000 euros de revenus net annuels – se situe parmi les 10 % les plus riches de la planète.
Et notre situation matérielle est meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans l’Histoire. « Si vous deviez choisir votre année de naissance, dans n’importe quelle phase de l’Histoire, vous choisiriez maintenant », déclarait Barack Obama en 2017. « La principale explication de la nostalgie du bon vieux temps, c’est le manque de mémoire », renchérissait le journaliste satirique américain Franklin Pierce Adams au début du XXe siècle.
À lire aussi > Pouvoir d’achat : pourquoi ce décalage entre le ressenti et les chiffres de l’Insee ?
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Il existe un fait économique, une réalité statistique, incontestable, mais qui fait rarement la une des médias : nous, citoyens français et ceux des autres démocraties avancées, sommes riches, très riches. Un Français célibataire au smic – 15 000 euros de revenus net annuels – se situe parmi les 10 % les plus riches de la planète.
Et notre situation matérielle est meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été dans l’Histoire. « Si vous deviez choisir votre année de naissance, dans n’importe quelle phase de l’Histoire, vous choisiriez maintenant », déclarait Barack Obama en 2017. « La principale explication de la nostalgie du bon vieux temps, c’est le manque de mémoire », renchérissait le journaliste satirique américain Franklin Pierce Adams au début du XXe siècle.
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« Nous avons une grande capacité d’oubli et nous nous adaptons très vite au progrès, confirme l’essayiste François-Xavier Oliveau, auteur de La Crise de l’abondance (éd. de L’Observatoire, 2021). Il suffit parfois de parler cinq minutes aux gens pour leur rafraîchir la mémoire. Quand je leur dis que la musique est beaucoup moins chère aujourd’hui que dans les années 1970, leur premier réflexe est de me dire : “Ah, bon ?”. Le prix d’un 33 tours il y a 40 ans, c’est trois mois d’abonnement à Spotify pour un accès illimité à toute la musique mondiale. »
Base de données statistiques Fourastié, qui rassemble 1 400 séries de prix de produits et de services, parfois depuis 1875 (accès libre sur internet).
* Le prix réel représente la quantité de travail (en équivalent salaire minimal) nécessaire pour acheter le produit ou le service. Les prix réels peuvent donc être comparés dans le temps. Leur évolution dépend surtout du progrès technique.
La principale explication de la nostalgie du bon vieux temps, c’est le manque de mémoire.
Franklin Pierce Adams,Journaliste satirique américain écrivant au début du XXe siècle.
De nombreux biens de consommation courante ont vu également leur prix décroître par rapport aux salaires. Celui d’une baguette, par exemple, a diminué de moitié depuis 1970.

Pour les biens technologiques, les baisses dépassent même l’imagination. Un Macintosh de 1984 valait 21 000 francs, soit l’équivalent de six smics. Aujourd’hui, un MacBook Pro s’achète avec moins d’un smic, alors que ses performances techniques ont été multipliées par un million ! Même l’essence, malgré les crises pétrolières et en dépit de taxes élevées, coûte deux fois moins cher qu’en 1970, par rapport aux salaires.

Notre confort de vie a également explosé avec la numérisation. Il est maintenant possible de se faire livrer une paire de chaussures en moins de 24 heures, d’acheter en ligne des billets de train au lieu d’aller une gare… « Cette amélioration de la qualité de service ne figure pas dans le PIB, car c’est très difficile à évaluer statistiquement, explique Patrick Artus. Quelle est la valeur de la possibilité de recevoir un livre en 24 heures au lieu d’attendre trois semaines ? ».
N’oublions pas non plus la valeur apportée par la multitude de services gratuits qui sont apparus dans nos vies : Wikipedia, Google, les jeux mobiles… « Des travaux d’Erik Brynjolfsson, chercheur au MIT, montrent que la valeur apportée par le gratuit au consommateur est équivalent à la croissance du PIB des USA depuis 20 ans », ajoute François-Xavier Oliveau.
Il poursuit : « Nos sociétés occidentales n’ont jamais autant été aussi bien nourries, logées, vêtues, soignées. Cela se traduit par un allongement de l’espérance de vie, une meilleure alimentation beaucoup plus universelle, un accès à l’eau mieux partagé, un accès à l’énergie mieux réparti, un monde beaucoup plus pacifique qu’il ne l’a été… Pratiquement tous les indicateurs sont au vert, à l’exception du réchauffement climatique. » En avons-nous réellement conscience ?