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Au sein des entreprises, les bonus collectifs incitent-ils les individus à moins travailler ?

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Non répond une étude : dans une entreprise de grande taille, il n’existe pas forcément de comportements opportunistes de « passager clandestin » à la suite de l’introduction d’un bonus collectif. Bien au contraire, dans ce cas d’espèce au Danemark.

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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© Midjourney

Rémunérer un employé selon la performance collective du groupe dans lequel il travaille augmente-t-il sa productivité individuelle ? Si la taille du groupe est importante, on peut douter de l’efficacité de ce type d’incitation, car elle risque de susciter des comportements de « passager clandestin » de la part de certains membres du groupe, qui feront peu d’efforts en comptant sur les autres pour accomplir les tâches demandées. Voyant cela, ces derniers diminueront aussi leurs efforts. Dans ce cas, toute forme d’incitation collective s’avérera contre-productive…

Une équipe d’économistes apporte un démenti à cette prédiction, en examinant les conséquences de l’introduction d’un bonus collectif dans la rémunération de chaque salarié d’une entreprise danoise, Hydrema, comptant plusieurs centaines d’employés1. Cette entreprise fabrique divers engins pour les chantiers de construction, comme des chargeuses-pelleteuses ou encore des excavatrices. Pour construire de telles machines, 2 000 à 2 500 pièces sont soudées, usinées, peintes et assemblées, ce qui implique que tous les ouvriers travaillent de facto sur une même chaîne de production où toutes les tâches sont interdépendantes.