Economie

Débat. Les salaires des PDG sont-ils justifiés ?

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Les rémunérations considérables des grands patrons défraient régulièrement la chronique. Le marché très singulier des PDG peut-il justifier ces sommes ? Débat entre deux experts.

Richard Robert
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Carlos Tavares, dirigeant de Stellantis, sur le stand du constructeur chinois BYD.

Carlos Tavares, dirigeant de Stellantis, sur le stand du constructeur chinois BYD.

© Eric TSCHAEN/REA

Les salaires élevés des PDG sont-ils une nécessité économique ou relèvent-ils plutôt d'une construction sociale ? Débat entre Hervé Joly, historien des élites économiques, et Peter Cziraki, spécialiste du marché des dirigeants d'entreprise.

Pourquoi lui ?

HervEJoly.pngHervé Joly est historien, directeur de recherche au CNRS (Laboratoire Triangle, Université de Lyon). Il est spécialiste de l’histoire des élites, économiques en particulier. Il a notamment codirigé le Dictionnaire historique des patrons français (Flammarion, 2010) et publié Diriger une grande entreprise au XXe siècle. L’élite industrielle française (Presses Universitaires François Rabelais, 2013).

Non, c’est une simple construction sociale, pas une nécessité concurrentielle

Une des raisons invoquées pour justifier les rémunérations très élevées des grands patrons en France est la nécessité de s’aligner sur les standards internationaux. Il s’agirait à la fois d’attirer des talents étrangers, comme le Canadien Ben Smith (Air France-KLM) ou de les retenir, comme le Portugais Carlos Tavares (Stellantis). Mais cet argument est un peu court. Le risque de fuite des talents reste faible. Et si un mouvement d’internationalisation s’est engagé, le marché français des dirigeants reste assez fermé : rien à voir avec celui des footballeurs, où la concurrence joue à plein.

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