« J’avais 22 ans, pas d’enfant, pas de crédit… Je me suis dit qu’à part du temps, je n’avais pas grand-chose à perdre. » Et il a tout gagné : 14 ans après sa création, l’entreprise de Nicolas Pfennig réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, en vendant sièges assis-debout et bureaux à hauteur variable. Encore fallait-il avoir l’idée de se lancer dans l’aménagement ergonomique des postes de travail, la spécialité d’Azergo.
En 2007, Nicolas Pfennig, fraîchement diplômé de l’Idrac, une école de commerce, vient de débuter sa carrière chez EDF. Mais les discussions au sein de sa famille, très impliquée dans le monde du handicap, lui laissent entrevoir une autre perspective.
L’actualité, c’est le renforcement des obligations légales des entreprises pour l’embauche de personnes handicapées. « Je me suis rendu compte que ces entreprises allaient très rapidement avoir des besoins d’aménagement pour accueillir ces personnes », se rappelle le jeune patron. Il établit un business model, s’envole pour la Scandinavie, pionnière sur le sujet, arpente les salons… C’est parti. Basée à Vourles (69), Azergo démarre avec un capital de 25 000 euros.
« J’avais 22 ans, pas d’enfant, pas de crédit… Je me suis dit qu’à part du temps, je n’avais pas grand-chose à perdre. » Et il a tout gagné : 14 ans après sa création, l’entreprise de Nicolas Pfennig réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, en vendant sièges assis-debout et bureaux à hauteur variable. Encore fallait-il avoir l’idée de se lancer dans l’aménagement ergonomique des postes de travail, la spécialité d’Azergo.
En 2007, Nicolas Pfennig, fraîchement diplômé de l’Idrac, une école de commerce, vient de débuter sa carrière chez EDF. Mais les discussions au sein de sa famille, très impliquée dans le monde du handicap, lui laissent entrevoir une autre perspective.
L’actualité, c’est le renforcement des obligations légales des entreprises pour l’embauche de personnes handicapées. « Je me suis rendu compte que ces entreprises allaient très rapidement avoir des besoins d’aménagement pour accueillir ces personnes », se rappelle le jeune patron. Il établit un business model, s’envole pour la Scandinavie, pionnière sur le sujet, arpente les salons… C’est parti. Basée à Vourles (69), Azergo démarre avec un capital de 25 000 euros.
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Ne faites pas la même erreur
Aller contre son intuition
« Le recrutement est un sujet délicat. Nous avons souvent tâtonné et calqué nos méthodes sur des théories ou des matrices d’évaluation. D’où, parfois, des maladresses et des erreurs de casting, notamment pour des postes de conseiller ou en back-office. J’avais posé les bonnes questions, suivi les méthodes trouvées sur Internet : il me restait un petit doute, mais le candidat cochait toutes les cases… Cela s’est terminé par des ruptures conventionnelles. Il manquait un savoir-être ou bien la personne n’était pas à l’aise avec le contenu de son poste. À présent, je me fie avant tout à mon intuition. »
« Tout l’inverse d’une start-up »
Le moment est propice : démarrant la première sur un marché en pleine ébauche, Azergo entame dix ans de croissance progressive. « C’est tout l’inverse d’une start-up. J’ai avancé pas à pas. Les 18 premiers mois, j’ai travaillé seul », se souvient Nicolas Pfennig, adepte d’une gestion prudente et soucieux de l’impact de son entreprise, qu’il a depuis formalisé dans une démarche RSE. Pour l’essentiel, ses fournisseurs sont scandinaves. Ses premiers clients ? Des entreprises du CAC 40.
« C’est le point d’entrée le plus aisé. Les interlocuteurs sont facilement identifiables », commente l’entrepreneur. En parallèle, il met sur pied un réseau de distribution, proposant à des généralistes de l’aménagement de bureau d’élargir leur offre. Et, aussi, « dès le début, j’ai choisi de proposer un accompagnement. Une entreprise ne sait pas nécessairement ce dont elle a besoin ».
Azergo en data
Avec capital de départ de 25 000 euros, la société compte aujourd'hui 86 salariés, dont 4 dans une filiale en Suisse. Elle a réalisé 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020 et prévoit 24 millions d'euros pour 2021, année qui a vu l'entrée au capital d’un investisseur, Initiative & Finance.
Les conseillers d’Azergo se rendent sur site pour dispenser des conseils, y compris en matière de confort ergonomique. Car rapidement, une demande complémentaire émerge : des produits « préventifs », qui permettent à chaque salarié d’être correctement installé. Et Azergo gagne aussi une nouvelle clientèle – de plus petites entreprises et dans le secteur public. Résultat, en 2017, la société emploie 25 salariés et réalise un chiffre d’affaires de neuf millions d’euros.
Manger ou être mangé
C’est l’année du changement d’échelle : Azergo double quasiment de volume, jusqu’à compter une quarantaine de salariés. Avec un prêt bancaire, elle rachète son principal distributeur pour le Grand-Ouest. « Nous n’avons pas eu le choix. Nous avons réalisé que des généralistes importants commençaient à s’intéresser à ce marché. À nous de devenir gros si nous ne voulions pas nous faire racheter », explique Nicolas Pfennig.
La stratégie permet à Azergo de poursuivre sa croissance dans ce secteur où les produits de « prévention » sont devenus le cœur de l’activité. La tendance a été encore accrue par la crise du Covid. Laquelle n’a que peu affecté l’entreprise, dont le chiffre d’affaires est resté stable. « Durant les confinements, nous nous rendions au domicile des salariés, mandatés par nos clients habituels », précise Nicolas Pfennig.
Le télétravail ? Un nouveau marché qui s’ajoute à celui des bureaux : les entreprises ont besoin d’arguments pour y faire revenir leurs salariés. Élargissement de l’offre (purification de l’air), rachat de distributeurs, ambitions à l’international… Cet automne, Azergo – qui a stocké des produits, se prémunissant de la pénurie –, vient de faire rentrer un investisseur dans son capital afin de renforcer la capacité d’action de l’entreprise. « Il existe des opportunités et nous voulons être prêts à les saisir. Nous sommes dans l’anticipation », conclut l’entrepreneur.
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« Mon cadre de travail : 10 heures par jour, 5 jours par semaine. Pas plus, pas moins. »
« En 14 ans d’entreprise, je peux compter sur les doigts des deux mains les fois où je suis allé travailler le week-end. Et je prends toujours quatre-cinq semaines de vacances. C’est un principe : je ne souhaite pas tout sacrifier à mon travail. Ma vie, ce sont mes enfants, la famille, les amis, mes proches…
J’essaie d’y faire attention, sans méthode particulière, ma démarche est empirique ! À la réflexion, il est possible que le fait de limiter mon temps de travail disponible me pousse à plus d’efficacité. Cela aide à se concentrer sur l’essentiel sans se perdre dans les détails. Je sais que mes journées font 10 heures et que la semaine comporte cinq jours. Pas moins, pas plus.
Je mets ce temps compté à profit pour réaliser l’ensemble des tâches indispensables. Alors, j’évalue ce qui est important ou pas. Par exemple, je peux considérer que telle mission peut être déléguée ou que fignoler certains détails serait inutile… Il s’agit de prioriser. Cela signifie aussi savoir renoncer. »