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Comment garder les plantes invendues dans le circuit économique

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Que faire de ce tradescantia aux feuilles fuchsia, un brin flétri par le soleil ? Ce « stock » végétal, pourtant encore vivant, finit trop souvent dans les poubelles du fleuriste. Pour garder les plantes abîmées dans le circuit économique, Nicolas Talliu les soigne et tente ainsi de raisonner la filière, du pépiniériste au client final, en passant par le grossiste importateur. 

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© Cathy Dogon

« Salut Gaëlle, je t’ai rapporté plein de plantes pourries », lance Nicolas Talliu, sourire en coin. Dans son Jumpy jaune, le fondateur de la Société protectrice des végétaux revient de sa tournée hebdomadaire. Ce vendredi matin, dès 7 heures, le trentenaire, casquette vert pâle sur la tête et barbe rousse, est allé récupérer les invendus d’un fleuriste grossiste dont il est partenaire à Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon.

Sous la lumière des néons de l’entrepôt, ses mains pleines de terre sauvent de la poubelle des alocasias, bégonias, rosiers et orchidées dans des pots en plastique. « Je prends les derniers choix pour désengorger les stocks de mon partenaire », lâche-t-il en passant rapidement dans les rayons de plantes aux feuilles brûlées par le soleil, fleurs fanées et branches sèches.

Des défauts qui dissuadent généralement les fleuristes en quête de marchandises de les proposer dans leur boutique de centre-ville. « Pourtant, avec un peu de soin, ces plantes repartent très vite, ou bien elles refleuriront l’année prochaine, assure le protecteur de végétaux. Cet alocasia, par exemple, pointe du doigt Nicolas, il est trop tard pour le vendre, parce qu’il est en fleur depuis déjà quelques jours ». Alors, le fournisseur l’a mis de côté et va le jeter.