2008, crise de la vache folle. Le contexte est peu propice au démarrage d’Obione, sur le créneau de la nutrition et du bien-être des animaux d’élevage.
Mais comment contacter les vétérinaires, tous partis vacciner en urgence les troupeaux ? « Nous faisons partie des entreprises qui doivent leur salut à leur banquier. Le nôtre a accepté de nous refinancer », se souvient Lionel Reisdorffer, cofondateur d’Obione.
Heureusement, les bases sont solides : le vétérinaire spécialiste de la nutrition animale et ses deux associés connaissent parfaitement leurs prospects, les vétérinaires d’élevage. « Nous arrivions avec une offre qui n’existait pas », raconte Lionel Reisdorffer.
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Aux experts de la maladie animale, Obione propose produits et services pour accompagner les éleveurs dans la gestion de leur troupeau. La société conçoit des produits (fabriqués ensuite par un sous-traitant en France) comme Obionekk, aliment complémentaire pour les veaux victimes de troubles digestifs.
2008, crise de la vache folle. Le contexte est peu propice au démarrage d’Obione, sur le créneau de la nutrition et du bien-être des animaux d’élevage.
Mais comment contacter les vétérinaires, tous partis vacciner en urgence les troupeaux ? « Nous faisons partie des entreprises qui doivent leur salut à leur banquier. Le nôtre a accepté de nous refinancer », se souvient Lionel Reisdorffer, cofondateur d’Obione.
Heureusement, les bases sont solides : le vétérinaire spécialiste de la nutrition animale et ses deux associés connaissent parfaitement leurs prospects, les vétérinaires d’élevage. « Nous arrivions avec une offre qui n’existait pas », raconte Lionel Reisdorffer.
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Aux experts de la maladie animale, Obione propose produits et services pour accompagner les éleveurs dans la gestion de leur troupeau. La société conçoit des produits (fabriqués ensuite par un sous-traitant en France) comme Obionekk, aliment complémentaire pour les veaux victimes de troubles digestifs.
Obione en chiffres
Siège social : Mâcon
Date de création : 2008
Prêt bancaire au démarrage : 150 000 € environ
Levée de fonds en 2016 : 1 million d’euros
Chiffre d’affaires 2020 : 5 000 000 €
Nombre de salariés : 25
Export : environ 25 % du chiffre d’affaires (Belgique, Pologne, Autriche…)
Et aussi des services, à commencer par un « accompagnement technique » du vétérinaire visitant un élevage connaissant par exemple un taux anormalement élevé de veaux malades. Ce souci peut découler d’un problème d’organisation, pas forcément d’un virus.
Une fois passés les débuts chaotiques, huit ans durant, l’entreprise élargit sa clientèle. Elle crée de nouveaux produits et services avec, par exemple, une application de suivi nutritionnel des vaches. « Nous avons enregistré une croissance régulière et sécurisante jusqu’en 2016 », synthétise Lionel Reisdorffer.
L’entreprise atteint un chiffre d’affaires de quatre millions d’euros avec 20 salariés. Les associés décident alors de s’attaquer à un nouveau marché : les médicaments vétérinaires. Pour cette anouvelle aventure, ils font rentrer des investisseurs à hauteur d’un million d’euros.
Annulation du voyage à Kiev
Huit ans plus tard, le projet, lourd et complexe, ne s’est toujours pas concrétisé… « Au bout de cinq ans, comme prévu, les investisseurs sont repartis. Ils ont gagné de l’argent, mais pas autant qu’ils l’escomptaient. Obione s’est développé grâce à son activité classique. Ce qui est vertigineux, dans la vie de l’entreprise, c’est de ne jamais savoir ce qui va marcher ou pas », constate le patron.
Ces dernières années, l’export en particulier s’est beaucoup développé. Au fil des rencontres sur des salons internationaux, Obione a noué des partenariats avec des distributeurs en Pologne et en Autriche. Aujourd’hui, l’export représente près du quart du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Celle-ci a également continué à développer ses services : ses équipes de commerciaux réalisent des missions de contrôle dans les élevages, pour le compte de vétérinaires débordés.
Si la pandémie n’a pas affecté le niveau d’activité d’Obione, le climat actuel pèse lourd, d’autant que les éleveurs subissent de plein fouet les hausses de prix. « Notre activité subit les contrecoups d’événements qui n’ont rien à voir avec le secteur », analyse Lionel Reisdorffer.
Comme un symbole, cet hiver, le voyage d’une commerciale à Kiev a été annulé : ordre du Quai d’Orsay et test Covid positif… « En matière d’export, pour l’instant, l’objectif, c’est de tenir », note Lionel Reisdorffer.
En dépit du climat morose, cet entrepreneur monte un nouveau projet : à l’heure où les élevages font l’objet de plus en plus de contestations dans le débat public, Obione a créé le label « Happy », qui fédère 300 éleveurs soucieux du bien-être de leurs animaux, qui peuvent ainsi le revendiquer.
Ma plus grosse erreur
Mes erreurs résident plus dans ce que nous n’avons pas fait que dans ce que nous avons fait. Notre point faible a été et reste la croissance externe. Par exemple, un jour, nous avons envisagé d’acheter une société qui aurait apporté de la valeur à la nôtre. Nous avons contacté ses dirigeants. Cela aurait sans doute été possible… si notre appel n’était pas tombé le jour même où ils signaient avec une autre société !
C’est une des rares fois où nous avons tenté, sans succès, de réaliser une opération de croissance externe. En ne cherchant pas systématiquement des opportunités pour grandir par fusion-acquisition, nous avons probablement raté des chances d’élargir notre périmètre commercial au-delà du seul circuit vétérinaire.
Il faut dire qu’au sein d’Obione, nous ne disposons pas vraiment de compétences en matière de structuration financière, c’est dire la proportion de dettes bancaires et de capitaux propres dont nous disposons pour financer l’activité et éventuellement des rachats d’entreprises. Nous nous concentrons, au quotidien, sur le perfectionnement de notre métier. Nous devrions nous ouvrir davantage.