Economie
Kodak coulé par sa propre invention, un classique du dilemme de l'inventeur
Sélection abonnésUltra-dominateur, le géant de la photographie a bouleversé le marché, mais refusé d'adopter son innovation majeure, le numérique. Et pour cause : cette technologie menaçait son modèle économique.
David Ngonga, professeur de gestion à l’EBS Paris
© Denise Jans via Unsplash
À partir de 1888 et durant plusieurs décennies, Kodak est synonyme d’innovation et ne recule devant aucun challenge technique pour simplifier et populariser la photographie (appareils légers, tirage facile). Pour la première fois, celle-ci devient accessible à tous. Kodak lance des produits aussi iconiques que l’est aujourd’hui l’iPhone.
La société vend des millions d’appareils dans le monde, crée des filiales en Europe et en Australie… Elle jouit d’un quasi-monopole mondial sur la photo grand public. Kodak, sous l’initiative de son département Recherche et développement (R&D) et de Steven Sasson, invente en 1975 le premier appareil photo numérique. L’appareil est breveté, mais Kodak préfère la pellicule et le tirage, plus rentables que la vente d’appareils.
Éco-mots
C’est l’application « industrielle » réussie d’une invention dans le domaine économique et commercial. Pour l'économiste Joseph Schumpeter, elles sont essentielles à l'économie et expliquent le caractère cyclique de la croissance.
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