De l’extérieur, la Cagette de Montpellier ressemble à n’importe quel supermarché. Alors régulièrement, des curieux poussent la porte. « Êtes-vous êtes coopératrice ? », demande Charles Godron, responsable de la communication de La Cagette, à une dame aux cheveux courts et aux lunettes rouges qui vient juste d’entrer. « Non », répond-elle.
Charles lui explique alors qu’elle est dans un supermarché coopératif et participatif, où seuls les membres peuvent faire leurs courses. « Mais nous pouvons vous faire visiter, si le projet vous intéresse », propose-t-il.
Copropriétaire pour 100 euros
Chaque mois, entre 60 et 80 personnes rejoignent ainsi La Cagette. En achetant 10 parts de 10 euros chacune, soit un investissement initial de 100 euros (payable en plusieurs fois), iIs en deviennent copropriétaires.
De l’extérieur, la Cagette de Montpellier ressemble à n’importe quel supermarché. Alors régulièrement, des curieux poussent la porte. « Êtes-vous êtes coopératrice ? », demande Charles Godron, responsable de la communication de La Cagette, à une dame aux cheveux courts et aux lunettes rouges qui vient juste d’entrer. « Non », répond-elle.
Charles lui explique alors qu’elle est dans un supermarché coopératif et participatif, où seuls les membres peuvent faire leurs courses. « Mais nous pouvons vous faire visiter, si le projet vous intéresse », propose-t-il.
Copropriétaire pour 100 euros
Chaque mois, entre 60 et 80 personnes rejoignent ainsi La Cagette. En achetant 10 parts de 10 euros chacune, soit un investissement initial de 100 euros (payable en plusieurs fois), iIs en deviennent copropriétaires.
À ce titre, ils participent à la gestion et à la gouvernance du magasin et effectuent trois heures de travail bénévole toutes les quatre semaines, par exemple à la caisse, en faisant de la mise en rayon, en réceptionnant les livraisons, en nettoyant… C’est le mode de fonctionnement commun à tous les supermarchés coopératifs français, directement inspiré de la Park Slope Food Coop, à New York.
En France, on compte actuellement une cinquantaine de projets en cours, dont une trentaine a déjà ouvert.
Grégori Akermann,chargé de recherche en sociologie à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
« Fin 2020, presque toutes les villes françaises de plus de 100 000 habitants devraient avoir leur supermarché coopératif », prévoit-il. Généralement, ces magasins proposent en priorité des produits bios et locaux, mais pas uniquement, afin d’être accessibles au plus grand nombre. Ils attirent des personnes qui veulent reprendre en main leur alimentation et accéder à des produits offrant un meilleur rapport qualité/prix.

Marge unique de 23 %
Même si les supermarchés coopératifs ont des salariés, ils ont moins de charges en raison du travail bénévole effectué par les coopérateurs. Ils peuvent donc proposer des prix plus intéressants sur certains produits, notamment ceux qui sont achetés en direct auprès de producteurs locaux.
« Nous appliquons une marge unique de 23 %. C’est un élément très important de transparence et c’est suffisant pour payer nos charges. Un produit acheté 1 euro par La Cagette sera donc vendu 1,23 euro aux coopérateurs », explique Charles Godron.
Éco-mots
Marge
Différence entre le prix d’achat et le prix de vente pour une activité commerciale ; différence entre le prix de production et le prix de vente pour une activité de production de biens ou de services.
Ce modèle présente toutefois des limites. « Le système informatique utilisé n’est pas très adapté si l’ambition est d’avoir une offre complète et des supermarchés de plus grande taille. De plus, la promesse de réduire les prix se heurte à la nécessité d’appliquer une marge d’au moins 20 % : les produits bios de qualité restent compétitifs, mais pas les produits plus basiques, qui passent par des circuits longs et font l’objet de petites commandes », indique Grégori Akermann.
Éco-mots
Circuit long
Par opposition au circuit court, désigne le mode de vente mobilisant au moins deux intermédiaires entre le producteur et le consommateur.
Ambiance garantie
L’aspect social et convivial de ces magasins est également un grand facteur d’attraction. À Nantes, les membres du supermarché coopératif Scopéli sont âgés de 18 à 93 ans et appartiennent à différentes catégories socio-professionnelles (ouvriers, employés, retraités, cadres, etc.).
« Les gens viennent d’abord pour faire leurs achats à des prix intéressants, mais ce qui les fait revenir, c’est la diversité des âges et la mixité sociale, assure Gilles Caillaud, président de Scopéli. On recrée l’ambiance d’un marché de plein air au sein du supermarché : il est impossible de faire ses courses à Scopéli sans parler à quelqu’un ! »
À Brooklyn, 17 000 copropriétaires
La Park Slope Food Coop est un supermarché coopératif créé en 1973 dans le quartier de Brooklyn, à New York. Il compte aujourd’hui 17 000 coopérateurs et coopératrices et réalise un chiffre d’affaires annuel de 50 millions de dollars. Une marge unique de 21 % est appliquée sur tous les produits.
Chaque membre y travaille 2 h 45 toutes les quatre semaines. C’est ce modèle qui a inspiré la création du premier supermarché coopératif en France, La Louve, qui a ouvert ses portes en 2016 dans le 18e arrondissement de Paris.
L’un des fondateurs du lieu, Tom Boothe, avait découvert la Park Slope Food Coop en 2009 puis réalisé un documentaire sur ce supermarché coopératif (Food Coop, sorti en 2016).
On découvre dans ce film l’histoire, le fonctionnement et la gouvernance de la Park Slope Food Coop, les motivations des coopérateurs pour rejoindre ce supermarché coopératif. Impossible de ne pas être séduit par la bonne ambiance qui y règne !