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Les multinationales ne paient-elles vraiment aucun impôt ?
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Les multinationales ne paient-elles vraiment aucun impôt ?
Sélection abonnésLes grandes entreprises globales, notamment françaises, sont de plus en plus taxées sur leurs bénéfices.
Ivan Best
© Érik Tartrais
À force de les voir clouées au pilori pour leurs pratiques fiscales, l’affaire semble entendue : les multinationales ne paient pas d’impôts, ou presque.
Si ce n’était pas le cas, pourquoi les gouvernements chercheraient-ils par tous les moyens à enrayer leurs tentatives d’évasion fiscale ? Même l’OCDE, qui n’a rien d’une organisation gauchiste, a mis en place un programme destiné à lutter contre les « pratiques dommageables » des grandes entreprises.
L’examen des faits conduit à nuancer fortement cette affirmation d’une fuite généralisée devant l’impôt. Il faut d’abord préciser de quelle fiscalité il est question.
Le débat se focalise, sans que ce soit toujours précisé d’ailleurs, sur l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IS). Or celui-ci est loin d’être le seul impôt acquitté par les entreprises, petites ou grandes.
Même si l’on considère les seuls impôts directs, sans prendre en compte les autres prélèvements obligatoires (cotisations), les entreprises françaises paient une multitude d’impôts basés sur le capital, la valeur ajoutée, ou les salaires, qui représentent 4,5 % du PIB.