Lionel Baraban se définit lui-même comme un « serial entrepreneur ». Il a créé sa première start-up en 1992. Puis, après l’avoir revendue à Havas, il a lancé une deuxième entreprise et procédé à trois levées de fonds : 1 million, 5 millions puis 40 millions d’euros… Aujourd’hui à la tête de Famoco, spécialiste de la validation des transactions digitales, il connaît par cœur le parcours d’obstacle des levées de fonds. L’an dernier, Famoco a levé 11 millions d’euros pour financer son internationalisation. Une opération qui fait suite à deux levées : 1,5 million d’euros en 2013, 4 millions en 2015.
« Quand l’entreprise est toute petite et que l’on démarre, c’est très facile de trouver de l’argent en France, assure Lionel Baraban. À ce stade, on recherche souvent entre un et deux millions d’euros. Pour trouver cette somme, il existe beaucoup de dispositifs : les prêts d’amorçage de la BPI (Banque publique d’investissement), les business angels… Face à un jeune entrepreneur, tout le monde est très gentil, très bienveillant ! »

Source : Journal du Net
Le trio produit, engagement, clients
Ensuite, ça se complique. Quand l’entreprise se développe et qu’elle a besoin de capitaux supplémentaires, par exemple pour investir dans du matériel ou des locaux, recruter des collaborateurs, s’internationaliser, « les investisseurs se font plus rares, précise Lionel Baraban. Ils sont plus spécialisés, utilisent des critères d’investissement de plus en plus exigeants pour les entrepreneurs. » Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les investisseurs se focalisent moins sur les chiffres et les montants que sur des aspects plus qualitatifs du projet. « Quand on examine un dossier, on regarde trois choses », explique François Véron, Managing Director de Newfund. « Le produit, l’engagement de l’entrepreneur dans sa boîte, et qui sont ses premiers clients. » La personnalité et le parcours des créateurs de l’entreprise sont essentiels : les fondateurs doivent allier compétences techniques, aptitudes managériales et vision entrepreneuriale ! Ils doivent aussi savoir s’entourer des bonnes personnes, gage d’un développement réussi…

Le meilleur accord pour les deux parties
Mais les investisseurs ne sont pas les seuls à décider. Comme dans un couple, les deux parties – entrepreneur et investisseur – doivent s’accorder sur leurs projets pour l’entreprise. Car en échange de leurs capitaux, les investisseurs deviennent actionnaires de l’entreprise.
Ils vont donc participer à la définition de sa stratégie. « Les gens qui entrent au capital de la société veulent peser un peu dans sa gestion, rappelle Lionel Baraban. Il ne faut pas l’oublier quand on accueille un nouvel investisseur, car à chaque apport de fonds (tour de table), vous perdez environ 30 % du contrôle de votre entreprise. Maintenir un rapport équilibré entre celui qui donne l’argent et celui qui le reçoit est essentiel, mais difficile. » Ainsi, pour sa précédente entreprise, Lionel Baraban avait préféré un investisseur américain à un fonds israélien qui offrait pourtant un « meilleur deal », car la vision du premier correspondait mieux à la sienne. Il ajoute : « J’ai le devoir, vis-à-vis de nos salariés, de trouver les moyens de notre développement. »
Les investisseurs se focalisent moins sur les chiffres que sur l’aspect qualitatif du projet.