Economie

Pourquoi les 35 heures ont fait prendre plus de poids aux cols bleus qu'aux cadres

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Les travailleurs manuels ne compensent pas complètement l’activité physique liée à leur travail par de l’activité physique de loisir, ce qui fait grimper le surpoids dans leur population. Pour les cols blancs, en revanche, plus de loisirs signifie aussi plus de sport.

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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Illustration de l'article Pourquoi les 35 heures ont fait prendre plus de poids aux cols bleus qu'aux cadres

© Getty Images

Les loisirs favorisent-ils le surpoids ? D’un côté, travailler plus longtemps limite le temps que nous pourrions consacrer à faire du sport et à préparer des repas équilibrés. De longues heures de travail favorisent le stress, souvent compensé par une consommation plus élevée de graisses et de sucres.

Plus de loisir serait donc bon pour la santé. Mais d’un autre côté, un surcroît de temps libre peut aussi se traduire par plus d’heures à grignoter des chips devant la télévision. A priori, les effets des loisirs sur le tour de taille sont donc ambigus.

Une étude menée par deux économistes spécialistes des questions de santé au travail lève en grande partie cette ambiguïté. Elle exploite une singularité dans la mise en œuvre des 35 heures, au 1er janvier 2000, dans les entreprises de plus de 20 salariés.

Cette réforme n’était pas forcément synonyme d’un passage de 39 heures à 35 heures de travail hebdomadaire, elle devait simplement se concrétiser par 184 heures de travail en moins sur l’année, réparties selon des règles peu contraignantes.

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