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Rêver son futur métier, avec Anne-Caroline Paucot

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Anne-Caroline Paucot, écrivain prospectiviste membre du think tank Les Propulseurs, crée des dispositifs pédagogiques de sensibilisation aux nouvelles technologies.

Anne-Caroline Paucot
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D’anciens métiers pourraient-ils revenir au premier plan ?

Anne-Caroline Paucot : Les métiers d’artisanat, oui, les ébénistes, par exemple. De plus en plus d’acheteurs souhaitent se différencier au travers de ce qu’ils consomment. Les meubles en sont un exemple. Les gens vont être en recherche d’imparfait. Les métiers de services peu à peu supprimés, comme celui de caissière, vont évoluer, mais on pourrait bien se rendre compte que supprimer ces postes pour faire des économies n’est pas judicieux et qu’il va falloir revenir en arrière. Au Japon, des hôtels qui avaient remplacé les agents d’accueil par des robots reviennent aujourd’hui à des salariés humains.

Quelles compétences pourraient assurer d’avoir du travail à l’avenir ?

On n’aura bientôt plus besoin de produits standards et il ne faudra plus travailler en silo. Une personne devra être capable de métisser plusieurs compétences, de créer et d’imaginer des solutions à partir d’éléments complètement hétéroclites, ce que la machine a encore du mal à faire. À chaque situation une combinaison de savoirs judicieuse : pourquoi pas un mix entre savoir utiliser un cerf-volant, avoir des connaissances littéraires et de bonnes notions en mathématiques ? D’ailleurs, j’estime que supprimer l’ENA est une bonne idée, car elle forme des cerveaux standards, alors qu’on aura besoin de gens capables de transmettre des choses originales. Les entreprises vont avoir besoin de profils très diversifiés, alors qu’aujourd’hui l’enseignement est encore bien trop souvent formaté. J’imagine des écoles dans lesquelles on formerait des enfants non seulement aux mathématiques, mais aussi au jardinage, à la musique…