Technique : 4/5 - Environnement : 2/5 - Insertion : 5/5.
Avril 2019, dans un bloc opératoire de l’Hôpital Robert-Debré, à Paris : le robot Da Vinci Xi réalise sa première opération chirurgicale. Le patient est un adolescent de 14 ans victime d’une malformation des voies urinaires empêchant son rein de bien fonctionner. Sur la table, il est endormi. À l’intérieur de son bas-ventre, Da Vinci Xi déploie ses quatre tentacules munis de pinces, ciseaux et minicaméra.
Au fond de la salle, deux chirurgiens, immergés dans des écrans 3D, commandent le robot à l’aide d’une sorte de joystick et de pédales…
À lire Chômage : les robots plaident non coupables
Outre-Atlantique, à l’institut de cardiologie de Montréal, cela fait deux ans que Da Vinci Xi remplace les mains des chirurgiens pour les opérations à cœur ouvert. Les gestes sont plus précis, l’incision moins grande et le patient récupère plus vite.
Technique : 4/5 - Environnement : 2/5 - Insertion : 5/5.
Avril 2019, dans un bloc opératoire de l’Hôpital Robert-Debré, à Paris : le robot Da Vinci Xi réalise sa première opération chirurgicale. Le patient est un adolescent de 14 ans victime d’une malformation des voies urinaires empêchant son rein de bien fonctionner. Sur la table, il est endormi. À l’intérieur de son bas-ventre, Da Vinci Xi déploie ses quatre tentacules munis de pinces, ciseaux et minicaméra.
Au fond de la salle, deux chirurgiens, immergés dans des écrans 3D, commandent le robot à l’aide d’une sorte de joystick et de pédales…
À lire Chômage : les robots plaident non coupables
Outre-Atlantique, à l’institut de cardiologie de Montréal, cela fait deux ans que Da Vinci Xi remplace les mains des chirurgiens pour les opérations à cœur ouvert. Les gestes sont plus précis, l’incision moins grande et le patient récupère plus vite.
Les chirurgiens commencent tout juste à se familiariser avec ces machines très coûteuses (6,4 millions d’euros pièce) mais dans l’industrie, cela fait longtemps que les opérateurs et techniciens ont appris à travailler avec ces nouvelles collègues.
« L’an dernier, avec mes élèves, nous sommes allés visiter l’usine PSA de Poissy, dans les Yvelines. Dans l’atelier, c’est un vrai ballet de robots autonomes apportant les pièces, de bras articulés soulevant les portières, de robots assemblant les pièces en les soudant », relate Olivier Chesnais, responsable des majeures Systèmes embarqués et Transport-Mobilité au sein de l’école d’ingénieurs parisienne ECE.
La santé s’y met
En 2018, 4 658 robots trimaient dans les usines françaises, selon les derniers chiffres du Symop, la fédération professionnelle des fabricants de machines-outils. Un chiffre en hausse de 4,8 % par rapport à 2017. « Avec la santé qui commence à s’y mettre, les industriels qui continuent de s’équiper, l’ingénieur en robotique a un bel avenir », poursuit Olivier Chesnais.
Éco-mots
Industrie 4.0
L’industrie 4.0 est un concept apparu pour la première fois en 2011 au Forum mondial de l’industrie de Hanovre. Il marque l’arrivée de la quatrième révolution industrielle, basée sur les nouvelles technologies (Internet des objets, intelligence artificielle, impression 3D, etc.).
Ces profils déjà très demandés vont s’arracher dans le futur : 58 % des étudiants de Polytech Sorbonne spécialisés en robotique trouvent un emploi avant même d’être diplômés.
Le rôle du roboticien ? Concevoir un robot, le programmer et l’installer chez les clients.
Cela nécessite de bonnes compétences en mécanique et mécatronique, des connaissances en informatiques (langages Python, C +), une maîtrise de la gestion de projet et des notions en ergonomie du poste de travail, soulignent l’Apec et le Cesi dans leur étude sur les 12 métiers émergents de l’usine du futur.
Personnaliser la machine
Marylou Gouneau, tout juste diplômée, a été embauchée en octobre dernier comme ingénieur d’application robotique par Balyo, un fabricant de charriots autonomes et robotisés. Elle arrive « en bout de chaîne ».
Ses collègues, également ingénieurs en robotique, s’occupent d’automatiser les charriots, autrement dit de lui donner le corps et la vue en y intégrant d’une part un scanneur de code-barres pour identifier les produits à transporter, d’autre part une caméra pour repérer les obstacles. Marylou récupère ensuite les automates et les « personnalise ».
Elle crée les codes qui permettront au charriot de s’adapter à son nouvel environnement de travail. Elle le programme pour qu’il emprunte le bon chemin, pour qu’il signale sa présence à ses futurs collègues avec une alarme sonore quand il arrive à un endroit précis. « Pour résumer, je lui apprends ce qu’il va devoir faire », explique-t-elle.
Elle apprécie particulièrement de ne pas passer ses journées confinée derrière son ordinateur, un luxe plutôt rare quand on fait du développement informatique. « Je crée le code puis je descends immédiatement le tester sur l’automate. Je vois le résultat en action », s’enthousiasme-t-elle.
En moins d’un an, elle a aussi vu du pays. Elle est allée en Allemagne, en Suisse, dans le Sud de la France, chez des clients de l’automobile, de la pharmaceutique ou de la distribution pour accompagner le robot dans sa prise de poste.
Quelles formations ?
L’étudiant ingénieur doit se spécialiser, en dernière année, en automatique, robotique, mécatronique, informatique et électronique embarquée. L’Île-de-France regorge de formations spécialisées. L’Institut des sciences et techniques des Yvelines et l’école d’ingénieurs de l’université de Versailles proposent un apprentissage en alternance de la robotique en deux ans à partir d’une licence.
L’Ensta Paris Tech et la Polytech Sorbonne forment également à ce métier. En région, le master automatique et robotique de Lille, porté conjointement par Polytech’Lille et l’École Centrale de Lille a également très bonne réputation.
Les exploits du robot soudure
Il est arrivé en 2014 dans la petite usine eurélienne de neuf salariés, CFT Industrie. Christophe, le soudeur, était impatient. « À la main, je fabrique trois à quatre charriots médicaux par heure. Je dois le soulever, le retourner et il pèse sept kilos ! Avec le robot soudure, on fabrique huit charriots par heure et j’ai beaucoup moins mal au dos » témoigne-t-il.
Il place les pièces puis, sur l’écran, donne les ordres à son assistant robotique. Aucun poste n’a été supprimé dans l’usine. À cause des robots, d’ici à 2030 et dans le monde, 20 millions de postes (soit 8,5 % de l’emploi industriel) seront supprimés, alertait encore, il y a quelques mois, le cabinet Oxford Economics.
Point de drame pourtant chez CFT Industrie. Le robot a même aidé l’usine à se relever. « Fin 2011, notre principal client, un équipementier automobile est placé en redressement judiciaire », relate la dirigeante.
Pour ne pas être entraîné dans la chute, Elisabeth et Sébastien, le commercial, trouvent de nouveaux clients. Ils gagnent deux nouveaux marchés : charriots médicaux et tondeuses à gazon. Pour honorer les commandes, Christophe cherche le robot qui pourra l’aider. L’histoire se finit bien. Depuis l’arrivée du robot, le chiffre d’affaires a augmenté de 43 %