Economie

Santé au travail. Comment la grande distribution abîme les corps

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Le travail use plus les ouvriers et les employés que les cadres, il use plus les femmes que les hommes, surtout dans les super et hypermarchés. Comment endiguer la première des maladies professionnelles ? Quelques idées concrètes.

Lucile Chevalier
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Illustration de l'article Santé au travail. Comment la grande distribution abîme les corps

© CHANG W. LEE/NYT-REDUX-REA

« Le travail, c’est la santé. Rien faire, c’est la conserver. Les prisonniers du boulot n’font pas de vieux os. » Depuis 1965, les fans d’Henri Salvador sont prévenus : le travail use… surtout les ouvriers. Les Troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un symbole de ces inégalités. En 1972, ils sont reconnus comme maladie professionnelle.

Et aujourd’hui, avec plus de 40 000 cas déclarés par an, ils sont, de loin, la première maladie liée au travail (87 % des maladies professionnelles reconnues), selon le ministère du Travail.

Les TMS touchent les articulations, les tendons ou les muscles : tendinites, syndrome du canal carpien (un TMS sur trois), lombalgies. « Ils sont provoqués par les gestes répétitifs, le travail statique, les postures tirant sur les articulations, le port des charges lourdes, mais aussi l’accélération des cadences, le manque d’autonomie. Ce type d’activités étant le lot des emplois les moins qualifiés, les ouvriers et employés sont les plus touchés. Comme les plus de 40 ans (81 % des TMS), car ce qui use, ce sont les mêmes pratiques physiques répétées sur des années. Les secteurs employant une grande part de salariés non qualifiés, comme la grande distribution, sont très impactés », explique Julien Tonner, ingénieur conseil au service prévention des risques professionnels à la Caisse régionale d’assurance maladie Île-de-France (Cramif).

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