Vous est-il déjà arrivé de vous sentir coupable en arpentant les couloirs d’un aéroport ? D’être criblé de doutes sur l’impact climatique de votre voyage ? Vous n’êtes pas seul dans ce cas. En Suède, cette honte de prendre l’avion a même son sobriquet : le flygkam (honte de voler). Nos allers-retours en altitude comptent en effet pour au moins 2 à 3 % des émissions mondiales de carbone. Et d’après une étude publiée dans la revue Nature, le tourisme international dans son ensemble rejette 8 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre. Heureusement, nous pouvons changer nos habitudes.
Avant de partir
1 Équipez-vous intelligemment. Anticipez les déchets que vous allez laisser derrière vous dans des destinations où ces emballages ne seront pas forcément bien recyclés. Délaissez le plastique, troquez vos bouteilles d’eau pour une gourde, optez pour de la vaisselle réutilisable voire des savons sans emballage.
2 Limitez au maximum vos voyages en avion. Pour des trajets en France ou en Europe, privilégiez le train, un mode de transport résolument plus propre et durable. Le transport ferroviaire émet en moyenne 27 g de CO2 par passager et par km contre 129 g/km en avion.
3 Évitez de partir trop nombreux. Débarquer dans un pays avec une dizaine d’amis ou plus, c’est l’assurance de se renfermer sur son groupe, sans réels échanges avec les habitants de la destination. Alors si on partait en petit comité, voire seul, pour être ouvert à toutes les rencontres ?
4 Voyagez moins souvent et plus longtemps. « Choisissez une belle destination où vous resterez trois semaines, un mois », conseille Caroline Mignon, directrice de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES) qui propose 300 destinations rigoureusement sélectionnées pour leur respect de l’environnement et des hommes. « Il vaut mieux ça que de multiplier les sauts de puce. Il faut absolument bannir les week-ends en avion à New York voire Madrid ou Berlin. En plus, en séjournant longtemps, on augmente ses retombées économiques positives sur le territoire. »
Sur place
5 Privilégiez les prestataires locaux. Cela signifie, par exemple : choisir les transports en commun plutôt qu’une voiture de location. Et pour vos petits creux, pourquoi ne pas vous installer dans des restaurants authentiques plutôt que des enseignes internationales que vous connaissez déjà ? « Ça permet d’être dans une relation commerciale équilibrée, au juste prix », conseille Caroline Mignon.
6 Limitez votre consommation de ressources naturelles. « Les pays touristiques sont souvent des endroits où l’accès à l’eau est difficile et limité. Pourtant, on se rend compte qu’une personne consomme bien plus en vacances que chez elle », détaille Caroline Mignon. Pour réduire drastiquement votre consommation d’eau, évitez par exemple les gros hôtels avec piscine et bannissez les parties de golf sur des greens verdoyants en pleine sécheresse.
7 Dites non aux activités trop polluantes. Troquez le jet-ski pour du paddle, ça va moins vite, mais c’est très bien aussi. De même, évitez les excursions en 4 x 4 dans les dunes, des espaces de surcroît souvent protégés.
8 Refusez les chantiers humanitaires organisés par des agences touristiques. « Au mieux c’est inutile, au pire c’est néfaste, alerte Caroline Mignon. Nous, les touristes, prenons le travail de personnes vivant sur place qui pourraient faire la même chose. Nous ne sommes pas formés à ce type de missions et ce n’est pas notre rôle. »
9 Ne conduisez pas vite. En privilégiant les petites routes plutôt que les autoroutes, vous roulerez moins vite, vous consommerez donc moins et vous économiserez aussi les frais de péage.
10 Marchandez, mais restez décent. Négocier sur les marchés est un art et un plaisir. Mais ne le poussez pas à l’extrême. Surtout si vous voyagez dans un pays du sud. Gardez à l’esprit la démarche du commerce équitable et payez un prix décent.
De manière générale, voyager mieux, c’est ralentir, se laisser la possibilité d’être plus ouvert aux autres tout en respectant leur quotidien du bout du monde. Allez, vous y êtes presque !