2035. Plus aucun véhicule thermique neuf ne peut être mis en vente par les constructeurs. Seules les voitures électriques et à hydrogène trônent dans les concessions. Mais qui pourra s’en acheter une ?
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Un marché encore débutant en 2022
13 ans, c’est long mais pour la voiture électrique c’est aussi très court compte tenu des défis à relever d’ici là. Premier défi pour la voiture électrique : devenir un objet de consommation de masse. En 2021, seules 9,8% des voitures neuves vendues en France étaient 100% électrique selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe les acteurs de la filière automobile française.
En mai 2022, la voiture électrique la plus vendue en France était la Fiat 500, avec 2 129 voitures vendues, selon AAA Data, une structure qui traite les statistiques de l’automobile en France. En comparaison, la voiture thermique la plus vendue est la Peugeot 208, avec 34 992 unités, 17 fois plus ! Le véhicule électrique progresse, mais sur un marché automobile globalement en recul.
2035. Plus aucun véhicule thermique neuf ne peut être mis en vente par les constructeurs. Seules les voitures électriques et à hydrogène trônent dans les concessions. Mais qui pourra s’en acheter une ?
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Un marché encore débutant en 2022
13 ans, c’est long mais pour la voiture électrique c’est aussi très court compte tenu des défis à relever d’ici là. Premier défi pour la voiture électrique : devenir un objet de consommation de masse. En 2021, seules 9,8% des voitures neuves vendues en France étaient 100% électrique selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe les acteurs de la filière automobile française.
En mai 2022, la voiture électrique la plus vendue en France était la Fiat 500, avec 2 129 voitures vendues, selon AAA Data, une structure qui traite les statistiques de l’automobile en France. En comparaison, la voiture thermique la plus vendue est la Peugeot 208, avec 34 992 unités, 17 fois plus ! Le véhicule électrique progresse, mais sur un marché automobile globalement en recul.
Deux fois plus cher
Et pour séduire davantage les consommateurs, l’industrie automobile n’aura sans doute pas d’autre choix que de réduire la différence de coûts entre véhicules thermiques et électriques.
Aujourd’hui, entre la Peugeot e-208 et la Peugeot 208, le prix est presque multiplié par deux : 33 950 euros, contre 16 240 euros pour la thermique.
Des aides publiques pour réduire l’écart
Pour accompagner les Français vers la voiture électrique, le gouvernement et les collectivités territoriales ont mis en place de nombreuses incitations : bonus écologique de 1 000 à 5 000 euros, prime à la conversion, aides pour l’installation de recharges à domicile.... Et si l’achat est trop cher, pourquoi ne pas louer ? Pour Emmanuel Macron, c’est sans doute une partie de la solution : « L’État travaille sur un système de leasing afin que le coût à l’achat soit beaucoup plus faible et accessible pour les classes moyennes, même pour un véhicule électrique, autour de 100 euros par mois ».
Un prix couplé à celui des matières premières
La généralisation de la voiture électrique passera impérativement par la baisse du prix des batteries : elles sont l'élément le plus coûteux d’un modèle électrique. Bonne nouvelle, à la production, leur prix ne cesse de baisser. Estimé à 1000 dollars au kilowattheure en 2010, il est de 132 dollars au kWh en moyenne en 2021, selon BloombergNEF.
Cette chute s'explique notamment par le développement de nouvelles technologies pour contourner la hausse du coût des matières premières (près de 80% du coût total de la batterie). Les batteries au lithium fer phosphate sont par exemple beaucoup moins chères (-30% en moyenne) à fabriquer que les batteries à base de nickel, utilisées habituellement.
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Résultat, les coûts de fabrication de la voiture électrique pourraient être moins importants que ceux pour une thermique à partir de 2027, selon une étude BNEF (Bloomberg New Energy Finance) de mai 2021 commandée par Transport et Environnement.
Certains analystes sont moins optimistes, comme en témoigne dans Les Echos Alexandre Marian, consultant chez AlixPartners, « la parité de coût (pour le consommateur) entre un véhicule thermique neuf et un véhicule électrique équivalent ne sera dans tous les cas pas atteinte d’ici 2030, et elle me semble peu probable avant 2035 ».
180 000 kilomètres pour compenser
Plus chères à l’achat, les voitures électriques coûtent moins cher à l’utilisation. Elles consomment entre 15 et 18 kilowattheures pour 100 kilomètres, contre 6 litres d’essence sur la même distance pour les voitures thermiques.
En juin 2022, le kilowattheure coûte en moyenne 0,1740 euros, contre 2,08 euros pour le diesel et 2,15 euros pour le SP95, malgré la remise de 18 centimes accordée par l’État. Mais pour compenser l’écart de prix pour une 208, il faut rouler 180 000 kilomètres…
Autre atout des électriques : après les trois premiers mois où les coûts d’entretien sont plus élevés, ils sont inférieurs de 31 % à ceux d’une voiture thermique après 3 ans, selon un rapport de la société d’analyse américaine We Predict. La principale cause du coût élevé de l’entretien réside dans le temps d’analyse des problèmes par le technicien.
Selon le rapport, ils prendraient deux fois plus de temps, tout en réclamant 1,5 fois plus de temps pour réparer, et leur tarif serait 1,3 fois plus élevé que pour la voiture thermique. De quoi mécaniquement faire augmenter les coûts d’entretien.