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Néonicotinoïdes : Le terrible dilemme de la betterave

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Répandre des produits chimiques portant atteinte à la biodiversité n’enchante personne. Mais peut-on s’en passer sans voir les rendements s’effondrer ?

Adeline Raynal
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© Getty Images/iStockphoto

« Je ne récolte plus que 30 tonnes de betteraves par hectare. Nous en étions à 95 tonnes en moyenne depuis 2015 » : la récolte de la betterave sucrière, utilisée pour la production de sucre et de biocarburant, vient à peine de débuter quand Guillaume Gandon, agriculteur dans l’Aisne, prononce ces mots, début octobre. Le bilan s’annonce très mauvais. En cause : la sécheresse et la jaunisse, une maladie transmise aux plants de betteraves par un puceron ravageur.

L’agriculteur, qui est aussi vice-président de la Confédération générale des planteurs de betteraves, a donc accueilli avec soulagement la marche arrière du gouvernement sur l’interdiction des néonicotinoïdes.

Depuis deux ans, il lui était en effet interdit de semer des graines de plants de betteraves sucrières enrobées de ce type d’insecticide, suite à une loi votée en 2016 et portée par Barbara Pompili, alors secrétaire d’État chargée de la biodiversité.

La voici aujourd’hui ministre de la Transition écologique. Mais sous la pression de la filière du sucre, inquiète pour ses rendements et sa survie, Barbara Pompili a défendu un texte autorisant de manière temporaire ces néonicotinoïdes jusqu’en 2023.