La tonne de blé s’échange ce mercredi 23 mars à 380 euros. À titre de comparaison, un an auparavant, le prix de la tonne de blé ne dépassait pas la barre des 200 euros.
Grâce à la loi de King, on peut expliquer la flambée actuelle des prix du blé. Déjà au XVIIIe siècle, le statisticien anglais Gregory King a théorisé dans ses manuscrits le mécanisme d’une variation brutale des prix des matières agricoles de première nécessité. Une théorie à son nom sera alors inscrite dans la doctrine économique : la loi de King.
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Dans ses écrits, il montre que la demande de marchandises agricoles, comme le blé par exemple, est rigide face aux prix : ces produits sont inélastiques.
Concrètement cela signifie que quoi qu'il se passe, la population aura toujours besoin de ces denrées alimentaires et sera prête à débourser une grande somme d’argent pour se les procurer. Ainsi, une variation minime de l’offre de ces biens entraîne une variation des prix très importante (à la hausse comme à la baisse). Si une année, la récolte est moins bonne, les prix s'envolent disproportionnellement.
La tonne de blé s’échange ce mercredi 23 mars à 380 euros. À titre de comparaison, un an auparavant, le prix de la tonne de blé ne dépassait pas la barre des 200 euros.
Grâce à la loi de King, on peut expliquer la flambée actuelle des prix du blé. Déjà au XVIIIe siècle, le statisticien anglais Gregory King a théorisé dans ses manuscrits le mécanisme d’une variation brutale des prix des matières agricoles de première nécessité. Une théorie à son nom sera alors inscrite dans la doctrine économique : la loi de King.
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Dans ses écrits, il montre que la demande de marchandises agricoles, comme le blé par exemple, est rigide face aux prix : ces produits sont inélastiques.
Concrètement cela signifie que quoi qu'il se passe, la population aura toujours besoin de ces denrées alimentaires et sera prête à débourser une grande somme d’argent pour se les procurer. Ainsi, une variation minime de l’offre de ces biens entraîne une variation des prix très importante (à la hausse comme à la baisse). Si une année, la récolte est moins bonne, les prix s'envolent disproportionnellement.
Élasticité prix
L’élasticité prix est un indicateur qui mesure la réaction de la demande (par exemple des consommateurs) face à une variation du prix d’un service ou d’un produit. L’élasticité-prix est, en règle générale, de signe négatif, car la demande est une fonction décroissante du prix (loi de la demande). Par exemple, si le prix du bœuf augmente alors je vais plutôt acheter du poulet car c’est moins cher. On dit alors que le bœuf est un produit élastique au prix. Il existe cependant des marchandises qui sont "inélastiques" ce qui veut dire que peu importe la variation des prix, la demande pour ce produit restera inchangée (ex : pétrole, céréales, etc). Que le prix augmente ou baisse, nous allons toujours acheter ces produits car ils sont de première nécessité.
King et Davenant (collègue de recherche de King) calculent avec les chiffres de leur époque (XVIIIe siècle) qu’une offre de blé se contractant de 50% vient multiplier les prix par 5,5. Autrement dit, une baisse de la moitié de l'approvisionnement de blé vient quintupler le prix de celui-ci.
Les prix des céréales au plus haut !
Comme le blé, le maïs et le colza ont connu une hausse spectaculaire de leurs cours. La tonne de maïs s'échange à 357 euros ce 24 mars contre 211 euros un an auparavant (soit une hausse de 70%). Le cours du colza, lui, a été multiplié par 2 en un an, passant de 430 euros la tonne en mars 2021 à 926 euros aujourd'hui.
Cette envolée des prix des matières premières agricoles est due à différents facteurs. La production des céréales est inférieure à la demande mondiale. De mauvaises récoltes ont été effectuées à cause notamment des catastrophes naturelles (inondations aux Etats-Unis, sécheresse au Maghreb, et conséquences générales du dérèglement climatique) qui ont fait baisser la production de céréales.
Le conflit actuel est aussi un facteur déterminant. La Russie est, depuis le milieu de la dernière décennie, le premier exportateur au monde de blé. L’Ukraine, quant à elle, se place au 5e rang mondial. La guerre provoque des retards et des tensions d'approvisionnement des céréales.
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Du côté de la demande, la démographie mondiale vient faire accroître le nombre d’individus à nourrir, ce qui fait augmenter la demande. Les pays, face aux risques de la guerre en Ukraine et des mauvaises récoltes, ont peur de manquer de céréales et veulent reconstituer leurs stocks. Cela fait d'autant plus augmenter les quantités demandées.
L’inflation des prix des produits agricoles est intimement liée à celle de l’énergie (gaz et pétrole). Les engrais utilisés pour l'agriculture des céréales sont des dérivés du gaz. Ces engrais sont indispensables pour accroître les rendements. Si le prix du gaz augmente, alors il devient plus cher de produire ces céréales. Si on décide de limiter l'usage de ces engrais car ils deviennent trop cher, les rendements baisseront, ce qui réduira la production.
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