Faut-il donner 100 milliards par an d’aide climatique aux pays pauvres ?
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Faut-il donner 100 milliards par an d’aide climatique aux pays pauvres ?

Propos recueillis par Richard Robert
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Les négociations financières sont au cœur des conférences sur le climat : les pays pauvres, peu émetteurs et plus touchés par les dégâts du changement climatique veulent davantage de transferts de la part des pays développés. Mais ces derniers rechignent, et peinent à tenir leurs promesses.

« Oui, c’est une question de justice »

Oui, c’est une question de justice qui renvoie principalement à trois raisons. Tout d’abord, les pays pauvres portent une bien plus faible responsabilité que les pays développés dans le changement climatique. C’est vrai si l’on raisonne en flux, c’est-à-dire en émissions courantes de CO2 : leurs émissions par habitant représentent une fraction des 15 tCO2/an des Américains ou des 7 tCO2/an des Chinois. Et c’est encore plus vrai si l’on raisonne en stock, c’est-à-dire en prenant la contribution historique à la quantité de CO2 dans l’atmosphère.

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Deuxième raison, du fait de leur position géographique notamment, ils sont particulièrement pénalisés. On a beaucoup parlé des inondations catastrophiques au Pakistan, un peu moins de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique ou, cette année, au Maroc. Mais il y a aussi des phénomènes très graves, moins médiatisés car ils se jouent sur la durée : pensons à la montée des eaux qui menace les petites économies insulaires du Pacifique et de l’océan Indien ou à la dégradation des littoraux dans les pays du golfe de Guinée, dont l’essentiel de la population (et donc de l’économie) vit sur les côtes.