Economie

Les villas de bord de mer, de futurs "actifs échoués", victimes du climat ?

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Avec la montée du niveau des océans, les maisons de bord de mer qui parsèment les côtes françaises sont menacées de disparition à plus ou moins long terme. Pourtant les prix de ces biens très recherchés continuent de résister. Les acheteurs ont-ils bien pris la mesure du risque ?

Sandrine Chesnel
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Illustration de l'article Les villas de bord de mer, de futurs "actifs échoués", victimes du climat ?

© Sebastien ORTOLA/REA

Depuis trois ans, Fabrice et Estelle cherchent une grande longère à retaper dans le Morbihan, où ils vivent déjà, pour s’y installer avec leurs parents. Comme tous les acheteurs qui écument les annonces des agences immobilières et des études de notaires, les deux quadras ont une liste de critères bien précis, surtout celui-ci : ils n’achèteront qu’un bien situé à au moins 70 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer.

« La plupart des agents immobiliers sont surpris par cette demande, raconte Fabrice. Ils nous expliquent que de toute façon, nous aurons revendu notre bien avant que la mer ne l’atteigne. Pour eux, c’est juste un critère de plus dans la sélection des annonces, mais le sujet ne semble pas les inquiéter ».

Éco-mots

Actifs échoués (stranded assets)

Investissements ou actifs dont la valeur est dévalorisée par une évolution de la législation, des contraintes environnementales ou des technologies. Ce phénomène peut venir de divers facteurs et est inhérent à la « destruction créatrice » de la croissance économique, de la transformation et de l’innovation. Cette notion prend de l’importance dans les discours sur l’environnement et le réchauffement climatique, car la transition énergétique (réglementation, usages…) pourrait déprécier la valeur des actifs dans le secteur pétrolier par exemple.

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