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Pour les agriculteurs, un fragile équilibre financier entre mini-salaire et solide patrimoine

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Impossible de vivre du métier d’exploitant agricole ? Les revenus moyens souvent cités portent à le croire. Mais le tableau noircit la réalité, même si les difficultés rencontrées par la profession ne doivent pas être occultées. Plongée dans le porte-monnaie des agriculteurs, de l’installation à la retraite.

Marion Coisne
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© Getty Images

« Trente pour cent des exploitants ont un revenu inférieur à 350 euros par mois », chiffrait la Mutualité sociale agricole (MSA, la Sécu des agriculteurs), en octobre 2017, sur des données 2016. Soit moins que le Revenu de solidarité active… L’indignation avait alors gagné les Français.

Comment vivre avec si peu, surtout quand on ne compte pas ses heures ? En réalité, non seulement la disparité des situations des paysans brouille l’analyse, mais le mode de calcul de la MSA minimise leurs revenus.

Ses chiffres proviennent de leurs revenus fiscaux et sociaux (et pas du chiffre d’affaires) sur lesquels sont calculées les cotisations dont ils doivent s’acquitter. Les dispositifs de défiscalisation ne sont donc pas pris en compte, ce qui biaise le résultat en minorant ce que dégage vraiment l’exploitation.

Retrouvez le premier épisode de notre série - Les agriculteurs gagnent-ils 350 € par mois ? Pas vraiment

Le moins de salaire possible

D’autre part, les chiffres se basent sur un revenu comptable qui mélange coûts réels et coûts standard. « Dans le secteur agricole, on peut par exemple évaluer des animaux en stock ou immobilisés avec des coûts standard sans rapport avec l’exploitation », explique Olivier Augeraud, expert-comptable consultant et cofondateur du réseau AgirAgri, regroupant experts-comptables et avocats.