Le forfait mensuel du Pass Navigo est passé à 84,50 euros en janvier 2023, contre 75,20 euros auparavant. La hausse est mal perçue par les usagers, mais dans une lettre qui leur était adressée le 12 décembre, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse l’expliquait par une « explosion des prix de l’énergie », l’inflation généralisée, ainsi que par des investissements « inédits » à réaliser et « des coûts importants de préexploitation des nouvelles lignes ».
Les Franciliens ne sont pas contents, pourtant, le prix qu’ils payent est loin de couvrir l’ensemble des coûts de ce service public. « Un abonné n’en finance que 27 % environ », explique Sébastien Mabille, responsable du service de presse d’Île-de-France Mobilités (IDFM).
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Cet établissement public est l’autorité organisatrice des transports en commun dans la région. C’est elle qui passe des contrats avec les transporteurs (RATP, SNCF, Transdev, etc.) pour assurer le fonctionnement des métros, des RER ou des bus. Outre les usagers, IDFM se finance à partir de dotations de l’État, de la région ou du département (18 %).
L’établissement perçoit aussi une contribution des employeurs via le « versement mobilité » (43 %) ou le remboursement des abonnements de leurs salariés (9 %), et quelques autres recettes (Taxes affectées, publicité, contraventions etc.). « Il faut en moyenne 120 millions d’euros par an pour faire fonctionner une ligne de métro à Paris », détaille encore Sébastien Mabille.
L’employeur payeur
La grande majorité des usagers bénéficient également de réductions. Les étudiants, les jeunes ont des forfaits réduits, tout comme les personnes qui remplissent certains critères sociaux et peuvent bénéficier d’un titre de transport réduit, parfois jusqu’à la gratuité. Les salariés bénéficient eux de la participation de leur employeur, qui peut prendre en charge entre 50 % et 75 % du prix du Pass. Au total « moins de 10 % des détenteurs d’un Pass Navigo paient la totalité de son prix », selon le communicant.
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Les recettes perçues par IDFM (10,5 milliards d’euros) servent à financer les dépenses de fonctionnement (9,9 milliards, soit 94 %). La moitié est versée à la RATP, qui dispose du réseau le plus dense à gérer, 31 % iront à la SNCF et 14 % à d’autres opérateurs (pour l’exploitation des bus, par exemple). Les 5 % restant serviront au fonctionnement même d’IDFM. « On commande un service à des entreprises dont le métier est d’exploiter des modes de transport. Elles vont ensuite s’occuper de rémunérer les conducteurs, financer l’entretien du matériel ou encore la sécurité dans les stations etc. », raconte Sébastien Mabille.
Les 600 millions d’euros restants des recettes perçues par IDFM (6 %) seront dédiés à ses investissements. « Nous finançons tous les véhicules, c’est-à-dire le matériel roulant, dont IDFM est propriétaire », explique-t-il encore.
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