Le bon élève : le quartier Vauban, à Fribourg
Située entre la Forêt-Noire et la plaine d’Alsace, la jolie ville de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, abrite l’un des premiers écoquartiers d’Europe et sans doute le plus emblématique. Il a été construit sur le site des anciennes casernes qui abritaient les troupes françaises stationnées dans la région, d’où son nom (un peu décalé pour un écoquartier !) de quartier Vauban.
Les anciens bâtiments de la caserne ont été réhabilités pour créer des logements alternatifs, des logements pour étudiants, une maison de quartier et une maison des associations. Sur le reste du site, d’une superficie totale de 42 hectares, 2 000 logements supplémentaires ont été bâtis. Des activités artisanales et industrielles sont venues s’implanter, créant 600 emplois.
Si l’ensemble des habitations respectent des normes environnementales strictes, une partie des logements ont un bilan énergétique positif : grâce à leur exposition optimisée, leur toit végétalisé, leurs matériaux isolants, ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.

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Côté circulation, Vauban est un quartier sans voitures. En plus de supprimer cette source de pollution, cela permet de rendre l’espace aux habitants et aux enfants qui jouent dans la rue. Une ligne de tramway le traverse et il se situe à 15 minutes du centre-ville à vélo.
Deux grands parkings collectifs sont implantés en bordure du quartier et un quart seulement des logements situés en lisière de Vauban possèdent un parking privatif. Enfin, la vie citoyenne et associative y est particulièrement active.
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La vitrine inachevée : Tianjin, en Chine
Confrontée à des critiques insistantes sur la dégradation de son environnement, la Chine s’est lancée depuis quelques années dans plusieurs projets d’éco-cités. À commencer par celle de Tianjin, un projet ambitieux mené en partenariat avec Singapour. Construite sur des terres non arables et dans une région qui manque d’eau, l’éco-cité de Tianjin – située à 45 km de la ville éponyme, à un peu plus de 100 km de Pékin – démontre la volonté de la Chine de verdir son image.
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La ville est conçue en intégrant des systèmes de production locale d’énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie), de réutilisation des eaux grises, de collecte pneumatique et de valorisation des déchets. Tous ces réseaux fonctionnent avec un système de gestion intégrée et des indicateurs de performance doivent permettre de monitorer en permanence l’efficacité de ces dispositifs.

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Cependant, cette vitrine du gouvernement chinois ne tient pas encore toutes ses promesses. La ville, conçue pour accueillir 350 000 habitants en 2020 sur une superficie de 34 km2, est encore loin du compte, en raison de sa situation excentrée, du manque d’équipements et de services publics, de la difficulté à circuler entre les blocs d’habitation…
La mise en service des équipements énergétiques pose de sérieux problèmes et les habitants déjà présents jouent avec difficulté le jeu du tri des déchets.
Amaravati, l’utopie en Inde
Promulguée capitale de l’État de l’Andhra Pradesh en 2014, Amaravati, sur le golfe du Bengale, a été conçue comme une cité idéale, reprenant les meilleures idées d’une vingtaine de grandes villes dans le monde. Il y est même prévu la construction d’un équivalent de Central Park au cœur de la ville !

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Écologique et durable, doté de réseaux d’assainissement – encore trop peu développés en Inde – d’un réseau d’eau potable et d’électricité, le projet inclut aussi une dimension sociale. Il prévoit notamment d’intégrer davantage les femmes dans la vie du pays, d’offrir une meilleure éducation aux enfants, de reprendre des terres aux paysans en échange d’un salaire…
Un projet « à 360° » qui prend lentement forme. À l’horizon 2050, la ville doit compter 4,5 millions d’habitants sur 200 km2, soit une densité à peu près égale à une ville comme Paris ou Mumbai.