Cet article est extrait de notre magazine consacré au pouvoir d'achat. À retrouver en kiosque et en ligne.
Membre des Big Five, le cabinet d’expertise comptable et d’audit Arthur Andersen a bâti sa réputation, depuis 1913, sur un slogan d’une rigueur toute militaire : « Think straight, talk straight » (penser droit, parler droit).
Sa croissance a été irrésistible : 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 1996 pour 400 bureaux dans 94 pays et 85 000 collaborateurs dans le monde.
En 1997, les ennuis commencent. Deux poids lourds de l’audit et de l’expertise comptable fusionnent et lui soufflent la première place. La concurrence devient acharnée et la qualité de certains de ses audits, bâclés, commence à être contestée publiquement.
Fin 2000, le nouveau président multiplie les audits, études et conseils auprès des stars d’internet et des télécoms aux États-Unis. Des clients fragiles, mais qui rapportent.
Fin 2001, la faillite du géant Enron est un coup de grâce. Tout en réalisant l’audit de cette firme, Andersen y mutipliait les missions de conseil.
Cet article est extrait de notre magazine consacré au pouvoir d'achat. À retrouver en kiosque et en ligne.
Membre des Big Five, le cabinet d’expertise comptable et d’audit Arthur Andersen a bâti sa réputation, depuis 1913, sur un slogan d’une rigueur toute militaire : « Think straight, talk straight » (penser droit, parler droit).
Sa croissance a été irrésistible : 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 1996 pour 400 bureaux dans 94 pays et 85 000 collaborateurs dans le monde.
En 1997, les ennuis commencent. Deux poids lourds de l’audit et de l’expertise comptable fusionnent et lui soufflent la première place. La concurrence devient acharnée et la qualité de certains de ses audits, bâclés, commence à être contestée publiquement.
Fin 2000, le nouveau président multiplie les audits, études et conseils auprès des stars d’internet et des télécoms aux États-Unis. Des clients fragiles, mais qui rapportent.
Fin 2001, la faillite du géant Enron est un coup de grâce. Tout en réalisant l’audit de cette firme, Andersen y mutipliait les missions de conseil.
En Chiffres
11 milliards
Chiffre d'affaires en dollars du cabinet d'expertise comptable et d'audit Arthur Andersen
Conflit d’intérêts, ce mélange des genres remet en cause l’indépendance de l’auditeur et n’incite pas à la vigilance. Par-dessus tout, Andersen a sciemment détruit des documents compromettants recherchés par le département de la Justice. Le retentissement mondial de l’affaire détruit la réputation du cabinet et conduit à son dépeçage, en 2002, puis à sa disparition.
Les leçons du couac
Andersen a souffert d’un double problème de gouvernance et d’éthique. Rappelons que la gouvernance d’entreprise désigne l’ensemble des processus et réglementations destinés à encadrer la manière dont elle est dirigée, administrée et contrôlée. Elle est pensée pour maximiser les intérêts des actionnaires, mais aussi ceux des différents acteurs qui gravitent autour de l’entreprise.
La gouvernance a vocation à réguler les relations au sein de ce système. Aveuglés par la notoriété de la branche Audit, les dirigeants d’Andersen n’ont pas su retenir les associés de la branche Conseil en informatique, Andersen Consulting (aujourd’hui Accenture), qui ont quitté le groupe alors que ce département affichait une belle croissance.
En plus, la concurrence féroce résultant de la fusion entre deux poids lourds du secteur a conduit Andersen à se livrer à des pratiques comptables douteuses pour maintenir son niveau d’activité. Elle viole l’éthique comptable et se met à pratiquer une comptabilité « créative », c’est-à-dire des techniques permettant de modifier, légalement ou non, la présentation de ses comptes dans un sens plus favorable à ses attentes et à celles du public.
La comptabilité créative n’est parfois pas très différente de la fraude.
Sur le plan systémique, la chute d’Andersen va entraîner un renforcement du rôle des auditeurs.
L’audit comptable et financier est un examen des états financiers d’une entreprise. Il vise à vérifier la sincérité des comptes, leur régularité, leur conformité et leur aptitude à refléter une image fidèle de l’état des finances de l’entreprise auditée. Aux États-Unis, la chute d’Enron a mis en évidence les faiblesses des procédures de contrôle au sein des entreprises.
Pour y remédier le Sarbanes-Oxley Act a été adopté en 2002. Cette loi américaine vise à renforcer l’indépendance des auditeurs et la qualité de l’information financière. De nombreux pays vont s’en inspirer, car il s’agit aussi de gagner la confiance des investisseurs.
Arthur Endersen en quelques dates
1913 : création du cabinet Arthur Andersen à Milwaukee.
1980 : développement international grâce aux marchés financiers.
1997 : les associés d’Andersen Consulting, la branche de conseil en informatique, demandent le divorce. 2001 : scandale Enron, septième capitalisation des États-Unis. Fraude financière et faillite de l’entreprise.
2002 : mort du réseau Andersen.