Economie

Pourquoi les agences de notation font-elles peur à l’État ?

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Les décisions des agences ont un impact limité sur les finances publiques. Mais la crainte de la France vis-à-vis de ces organismes rappelle le contexte monétaire tendu, et la domination des mécanismes de marché dans la gestion de la dette.

Valentin Grille
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Illustration de l'article Pourquoi les agences de notation font-elles peur à l’État ?

© James LEYNSE/REA

Au-dessus de la Seine, dans les couloirs du ministère de l’Économie, quai de Bercy, quelques soupirs de soulagement ont quitté les poitrines dans la soirée du 2 juin : en confirmant la note AA (double A) de la France, l’agence Standard & Poor’s se montre plus optimiste que sa consœur Fitch, qui avait rétrogradé fin avril la notation nationale à AA-. Le locataire de Bercy, Bruno Le Maire, y voit dès le lendemain un “signal positif”, et reprend l’argumentaire de S & P : c’est la “stratégie de consolidation budgétaire” qui a fait pencher la balance.

Fitch jugeait en effet que la France n’en fait pas assez pour revenir à l’équilibre budgétaire, et s’inquiétait de la hausse des taux d’intérêt, qui alourdit encore le poids du remboursement des intérêts de la dette. En riposte, Bercy a travaillé S & P au corps durant le mois de mai, présentant sa révision du Programme de Stabilité 2023-2027, et son objectif de déficit de 2,7 % en 2027. Élisabeth Borne décrit des “discussions soutenues” avec l’agence. Des discussions fructueuses : la France ne régresse pas.

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