C’est l’histoire de Steve Jobs qui se réincarne successivement en travailleur exploité dans une mine de République démocratique du Congo, en écolière chinoise réquisitionnée pour assembler des téléphones puis en iPhone sur-utilisé par sa propriétaire. Voilà le scénario de la bande dessinée Le Poids du clic, qui vise à sensibiliser à la facture écologique du numérique.
Car nos ordinateurs, tablettes et smartphones et la façon dont nous les utilisons sont bel et bien polluants, bien que cela ne soit pas aussi visible que la pollution émise par une voiture ou un avion.
L’industrie des nouvelles technologies de l’information et de la communication émet d’ailleurs autant de gaz à effet de serre que l’industrie aéronautique.
L’humain malmené
« La pollution numérique, c’est l’impact environnemental et social du numérique pendant tout son cycle de vie », explique Vincent Courboulay, enseignant-chercheur de l’université de La Rochelle et scénariste de la BD Le Poids du clic. Tout commence donc lors de la fabrication. Les appareils électroniques nécessitent des métaux rares, dont l’extraction est très polluante pour l’environnement et se fait généralement dans des mines où les ouvriers travaillent dans des conditions terribles.
C’est l’histoire de Steve Jobs qui se réincarne successivement en travailleur exploité dans une mine de République démocratique du Congo, en écolière chinoise réquisitionnée pour assembler des téléphones puis en iPhone sur-utilisé par sa propriétaire. Voilà le scénario de la bande dessinée Le Poids du clic, qui vise à sensibiliser à la facture écologique du numérique.
Car nos ordinateurs, tablettes et smartphones et la façon dont nous les utilisons sont bel et bien polluants, bien que cela ne soit pas aussi visible que la pollution émise par une voiture ou un avion.
L’industrie des nouvelles technologies de l’information et de la communication émet d’ailleurs autant de gaz à effet de serre que l’industrie aéronautique.
L’humain malmené
« La pollution numérique, c’est l’impact environnemental et social du numérique pendant tout son cycle de vie », explique Vincent Courboulay, enseignant-chercheur de l’université de La Rochelle et scénariste de la BD Le Poids du clic. Tout commence donc lors de la fabrication. Les appareils électroniques nécessitent des métaux rares, dont l’extraction est très polluante pour l’environnement et se fait généralement dans des mines où les ouvriers travaillent dans des conditions terribles.
« La fabrication à proprement parler a lieu dans des usines où les conditions de travail sont quasi-carcérales. Il arrive même que des enfants soient sortis des écoles pour pouvoir livrer suffisamment de smartphones avant les fêtes de Noël », détaille-t-il.
Centre de données
(datacenter, en anglais) : site physique regroupant des installations informatiques (serveurs, routeurs, disques durs…) chargées de stocker et de distribuer des données à travers un réseau interne ou via Internet.
Gaz à effet de serre
(vapeur d’eau, gaz carbonique, méthane…) : ils absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et accentuent l’effet de serre, qui est un phénomène naturel provoquant une élévation de la température à la surface de la Terre.

Un turn-over délétère
Le transport, lui, n’est pas aussi polluant, car les volumes de marchandises sont peu importants. Il représente ainsi 2 à 3 % de la pollution générée par un appareil électronique, contre 60 % pour sa fabrication, souligne Vincent Courboulay.
Les deux autres étapes du cycle de vie du numérique qui alourdissent la facture environnementale sont l’utilisation et le recyclage, très souvent réalisé dans de mauvaises conditions. Dans l’étape « utilisation », on range aussi bien les centres de données que les réseaux (3G, 4G et bientôt 5G) et le renouvellement des appareils.
« Nous changeons trop rapidement d’ordinateur et de téléphone, et souvent pour acheter des équipements neufs au lieu d’aller vers de l’occasion », souligne Vincent Courboulay.
Triez vos emails !
Nos usages numériques sont également en cause : emails, stockage dans le Cloud, streaming… « Chaque email stocké dans votre boîte mail produit 10 grammes de CO2 par an. 500 emails génèrent donc autant de CO2 qu’un arbre en compense en une année, c’est-à-dire 5 kilos de CO2 », indique Édouard Nattée, fondateur de Cleanfox, une application qui permet de nettoyer plus facilement sa boîte mail.
Selon lui, l’important est d’être conscient que « tous nos gestes sur Internet ont une empreinte ». Il ne s’agit pas d’arrêter d’utiliser son smartphone, mais d’y réfléchir à deux fois avant de regarder une énième vidéo de chat…
Des conseils pour réduire sa pollution numérique
- Renouveler beaucoup moins fréquemment ses appareils électroniques, de mieux les entretenir, de les faire réparer autant que possible
- Quand on a tout de même besoin d’acheter un nouvel appareil ou que l’on veut en offrir un, opter plutôt pour ceux qui sont reconditionnés ou d’occasion.
- Ne pas laisser les vieux ordinateurs, tablettes et téléphones dormir dans les tiroirs et les apporter au recyclage.
- Faire un usage modéré du Cloud. « A-t-on vraiment besoin de synchroniser toutes nos photos sur tous nos appareils ? », interroge Édouard Nattée, fondateur de Cleanfox.
- Faire également un usage modéré du téléchargement et du streaming. Selon Greenpeace, regarder un film en basse définition permet de consommer quatre à dix fois moins d’énergie qu’un visionnage du même fichier en haute qualité graphique.
- Éviter d’envoyer des emails avec de trop grosses pièces jointes et penser à vider régulièrement sa corbeille et ses emails envoyés.
- Se désinscrire de toutes les newsletters et emails publicitaires que nous ne lisons jamais.
- Utiliser des moteurs de recherche plus éco-responsables, comme Ecosia, Lilo ou Ecogine, conseille encore Édouard Nattée.