Or, les plateformes du numérique rendent à la collectivité des services qui rencontrent une adhésion massive. Elles génèrent donc de l’utilité pour le consommateur, d’autant plus que l’accroissement de l’offre remet en cause les positions acquises et entraîne une baisse du prix d’équilibre.
Par ailleurs, en offrant du travail à des personnes qui n’auraient pas réussi à trouver un emploi correspondant à leurs compétences, l’économie collaborative garantit une meilleure efficacité du marché du travail. Ces nouveaux emplois vont générer des revenus qui permettront de stimuler la consommation et donc la demande globale.
Cette dernière devrait aussi progresser sous l’effet d’un accroissement du taux d’utilisation des biens employés dans le cadre de l’économie de plateforme (par exemple des véhicules pour les chauffeurs de VTC), engendrant de nouveaux investissements de remplacement.
Enfin, l’économie de plateformes, par la mise en relation immédiate des acteurs du marché au travers d’algorithmes, favorise la transparence de l’information, améliorant le fonctionnement de l’économie de marché. À titre d’illustration, un client d’Uber peut connaître à tout moment le prix de sa course, qui varie en fonction de l’offre et de la demande.
Alban Fetiveau est étudiant en classe préparatoire Économique et commerciale option technologie (ETC) au lycée de la Venise Verte (Niort).

Cordélia Chevillon (à gauche) et Alban Fetiveau (à droite).
Non, et il faut bien les encadrer, par Cordélia Chevillon
Les nouvelles sociétés issues de l’économie de plateforme créent certes de l’emploi, mais le travail ubérisé est souvent mal rémunéré et à temps partiel, ce qui génère de la précarité pour les travailleurs.
Cette précarité peut finalement aboutir à un affaiblissement de la demande adressée aux entreprises, ce qui ne va pas dans le sens d’un meilleur fonctionnement de l’économie de marché.
Du côté de l’offre, les entreprises des secteurs traditionnels crient à la concurrence déloyale puisque les deux modèles économiques ne sont pas soumis aux mêmes règles, notamment en matière de fiscalité et de droit du travail.
Si l’on regarde plus particulièrement le droit du travail, l’offre de travail provient de travailleurs indépendants qui n’ont pas de contrat de travail et donc aucun lien de subordination avec la plateforme numérique.
Il s’agit d’une simple relation commerciale avec le donneur d’ordres, qui peut être analysée comme un retour au travail « à la tâche » au détriment de l’intérêt des travailleurs, car ils n’ont aucune couverture sociale (maladie, retraite).
En outre, les plateformes collaboratives collectent un nombre considérable de données personnelles (big data) qui sont traitées et exploitées par ces sociétés sans aucune transparence. La régulation de l’État est donc nécessaire pour garantir le respect de la vie privée.
À ce titre, la question de la protection des données personnelles est l’objectif du RGPD, le règlement de protection des données introduit dans les pays de l’Union européenne en mai 2018.
Enfin, l’économie de plateforme est structurellement inefficace, car elle se caractérise par des effets de réseau qui donnent un avantage au pionnier et expliquent l’accroissement de sa taille (« the winner takes all »).
Par exemple, Airbnb devient de plus en plus incontournable pour ceux qui proposent des logements à mesure que son nombre d’utilisateurs progresse. Cela explique la constitution d’acteurs dominants, rendant ensuite possibles des abus de position dominante.
Cordélia Chevillon est étudiante en classe préparatoire ECT au lycée de la Venise Verte (Niort).