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La « battle royale » d’Ubisoft pour retrouver la croissance

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Sorties repoussées, baisse des ventes, coûts de production abyssaux, paris ratés… la success-story du jeu vidéo français accumule les difficultés et se cherche une nouvelle impulsion.

Stéphanie Bascou
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© Simone PEROLARI/REA

Le 10 septembre 2022, Yves Guillemot descendait d’un pas léger les marches à la fin d’Ubisoft Forward, l’évènement annuel d’Ubisoft. Le P.-D.G. du champion français du jeu vidéo était libéré d’un poids. La menace d’une OPA était écartée.

Car sur ce secteur en pleine consolidation, Ubisoft était devenue « une cible colossale, à la portée du portefeuille de Sony, de Microsoft, ou d’un autre géant », résume l’économiste Laurent Michaud. Pour mettre la main sur son portefeuille XXL de jeux en tous genres, dont des blockbusters mondiaux, il aurait « suffi » de débourser 5,5 milliards d’euros, une valeur bien plus basse que celle de ses concurrents – 76 milliards, par exemple, pour Activision Blizzard.

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Source : Ubisoft.

La consolidation

Activision Blizzard sur le point d’être englouti par Microsoft, Quantic Dream avalé par NetEase, Bungle par Sony, Zynga par Take-Two… Dans le secteur des jeux vidéo, où les petits se font manger par les plus gros, on parle de « consolidation » : un phénomène qui se produit lorsqu’un marché atteint une certaine maturité.

Le temps où l’on bricolait un jeu dans un garage à quelques développeurs est bien révolu. Le secteur a généré, en 2021, 192 milliards de dollars de revenus, soit quatre fois plus que le cinéma et la musique réunis. Les jeux sont désormais des superproductions qui nécessitent de super-moyens… et qui entraînent de super-prises de risques.

En fusionnant, on partage le risque, les investissements et les pertes en cas d’échec commercial. Des plateformes de distribution et des fabricants de consoles veulent également racheter des studios pour se réserver éventuellement la production des jeux en exclusivité sur leur plateforme, leur console, ou leur service d’abonnement.