Après des années de folle croissance, le marché des smartphones fait grise mine. Selon l’institut IDC, les ventes de modèles neufs ont baissé de 8,2 % en Europe de l’Ouest au premier trimestre 2018 (avec 29,2 millions d’unités écoulées). En cause, une certaine saturation des consommateurs. Deux segments restent toutefois en croissance : celui des smartphones haut et ultra haut de gamme (gages de meilleurs revenus pour les fabricants) et celui des équipements de seconde main, reconditionnés et remis à neuf par des spécialistes engagés dans l’économie circulaire.
Un marché porteur
Le cabinet de recherche Counterpoint note en effet, de son côté, une « surprenante croissance » des ventes de modèles d’occasion, remballés et commercialisés par l’intermédiaire de vendeurs spécialisés : 140 millions d’unités auraient été commercialisées l’an dernier partout dans le monde (+ 13 % en un an), soit environ 10 % du marché mondial des smartphones.
La France n’est pas en reste. L’institut d’études de marché GfK, qui publie régulièrement sur les achats d’équipements technologiques, estime en effet que les smartphones reconditionnés représentent désormais 10 % du volume global des ventes, avec plus de deux millions écoulés en 2017 (contre 1,9 million en 2016). Et encore, ce chiffre ne comprend pas les ventes réalisées entre particuliers, de la main à la main.
Après des années de folle croissance, le marché des smartphones fait grise mine. Selon l’institut IDC, les ventes de modèles neufs ont baissé de 8,2 % en Europe de l’Ouest au premier trimestre 2018 (avec 29,2 millions d’unités écoulées). En cause, une certaine saturation des consommateurs. Deux segments restent toutefois en croissance : celui des smartphones haut et ultra haut de gamme (gages de meilleurs revenus pour les fabricants) et celui des équipements de seconde main, reconditionnés et remis à neuf par des spécialistes engagés dans l’économie circulaire.
Un marché porteur
Le cabinet de recherche Counterpoint note en effet, de son côté, une « surprenante croissance » des ventes de modèles d’occasion, remballés et commercialisés par l’intermédiaire de vendeurs spécialisés : 140 millions d’unités auraient été commercialisées l’an dernier partout dans le monde (+ 13 % en un an), soit environ 10 % du marché mondial des smartphones.
La France n’est pas en reste. L’institut d’études de marché GfK, qui publie régulièrement sur les achats d’équipements technologiques, estime en effet que les smartphones reconditionnés représentent désormais 10 % du volume global des ventes, avec plus de deux millions écoulés en 2017 (contre 1,9 million en 2016). Et encore, ce chiffre ne comprend pas les ventes réalisées entre particuliers, de la main à la main.
Remade remet les smartphones à neuf
Leader sur le marché français, né en 2013 en Normandie, Remade (anciennement RemadeInFrance) a bâti sa réputation, et son succès, sur des mobiles de qualité, reconditionnés en suivant des processus industrialisés.
L’entreprise « a travaillé sur des processus permettant de construire et de reconstruire entièrement, pièce par pièce, les mobiles dans des usines », nous expliquait récemment Matthieu Millet, son fondateur. Elle se démarque notamment par « un processus chimique et technique d’anodisation, qui consiste à désanodiser une coque originale, puis à la repolir, la sabler et la réanodiser afin de lui redonner son aspect d’origine ».
S’y ajoutent, toujours dans les usines maison, des méthodes pour le ponçage et le revernissage du plastique ou du verre, ou des techniques permettant de reconstruire un écran LCD « en séparant les différentes couches, puis en réapposant une vitre neuve sur l’écran d’origine ».
Une fois réparés, les produits sont vendus aux consommateurs avec un an de garantie et fournis avec un chargeur neuf maison, fabriqué en France, auxquels s’ajoutent parfois des batteries neuves (elles aussi maison).
Outre le prix moins élevé que celui des modèles neufs, « les consommateurs apprécient la dimension écologique des achats de seconde main », juge Benoît Varin, cofondateur de Recommerce Solutions, l’un des principaux spécialistes français de la reprise et de la revente de produits électroniques reconditionnés. On estime que le reconditionnement d’un smartphone permet d’économiser environ 40 kilos de matières premières primaires, celles nécessaires pour la conception d’un appareil neuf. Ce type de consommation, encore rare et méconnu il y a quelques années, s’est développé quand les opérateurs ont arrêté de subventionner les mobiles de leurs clients en échange de la prise d’un abonnement longue durée de un ou deux ans. C’est devenu naturel pour de nombreux utilisateurs parce que les principaux « reconditionneurs » ont réussi à se faire connaître et à rassurer sur la qualité.
Des acteurs en forte croissance
En complément des places de marché et des courtiers, qui achètent et revendent en gros des mobiles d’occasion, la France compte plusieurs reconditionneurs spécialisés, dotés ou pas de leurs propres usines de test et de réparation. Recommerce dispose de son propre centre logistique mais sous-traite la réparation à des usines spécialisées, tandis que Remade (850 salariés) est à la tête de deux grandes usines de reconditonnement situées près d’Avranches, en Normandie. S’y ajoutent des places de marché en ligne : la société Back Market (85 salariés), créée en France en 2014 pour offrir une plateforme grand public exclusivement dédiée aux produits reconditionnés, joue ainsi les intermédiaires entre les consommateurs et de multiples usines qui remettent à neuf des smartphones ; idem pour la filiale hexagonale du groupe allemand Rebuy, fondé en 2009, et qui emploie aujourd’hui plus de 500 salariés dans toute l’Europe.
Consommer en boucle
Dernier projet d’« économie circulaire » en date : une planche de surf à base de mégots de cigarettes recyclés.
Il s’agit de lutter contre les modes de consommation de l’économie dite « linéaire » : production d’un objet neuf, utilisation courte puis destruction de l’appareil. Il faut donc « réduire, réutiliser, refabriquer, recycler » – on parle souvent des 4 R – les produits, en limitant au maximum le gaspillage de ressources et d’énergie.
Dans son dernier rapport « développement durable » (2017-2018), Recommerce souligne, par exemple, que 97 % des produits électroniques collectés par ses soins sont reconditionnés. Les 3 % restants sont recyclés.
Mais le phénomène ne se limite pas aux smartphones et aux ordinateurs. Suivant les mêmes principes, la jeune pousse lilloise La vie est Belt fabrique des ceintures ultrabranchées à l’aide de pneus de vélos recyclés, tandis que sa consœur californienne Taylor Lane vient de concevoir sa première planche de surf à base de mégots de cigarettes recyclés…
« Tous ces acteurs cherchent à générer de très gros volumes de vente, et donc à atteindre une taille critique, pour devenir rentables, relève Gaël Brouard, lefondateur du comparateur de produits high-tech d’occasion CompaRecycle. La réussite d’un reconditionneur dépend énormément de sa surface financière : il faut beaucoup d’argent pour pouvoir acheter de très grands volumes de produits, les réparer et les revendre au plus vite. » La revente des smartphones, « débloqués » et réinitialisés, est ensuite effectuée via des places de marché, des opérateurs (Bouygues Telecom, SFR ou Orange), des distributeurs (Darty, But, Boulanger, etc.) ou encore des magasins. Recommerce vient par exemple de nouer une alliance avec le grossiste Extenso Telecom en vue de distribuer ses produits dans quelque 3 000 points de vente. Pour le plus grand bonheur des geeks et des adeptes de l’achat malin…
Taille critique
Seuil ou dimension à atteindre pour que l’entreprise devienne rentable.
Levée de fonds
Acte par lequel une entreprise se finance auprès d’investisseurs ou de personnes autres que des organismes de crédit.
Courtier
Professionnel agissant comme un intermédiaire entre un vendeur et un acheteur pour l’achat ou la commercialisation de produits ou de services.