Depuis deux ans, le redressement de l’attractivité de la France est spectaculaire. En 2018, le pays a accueilli 1 027 projets d'investissements étrangers, selon le baromètre annuel EY. Cette légère hausse confirme le retour durable de l'Hexagone, initié en 2017, dans le peloton de tête européen dont il avait décroché depuis 10 ans.
« Les réformes structurelles entreprises en France depuis une dizaine d’années, comme le Pacte de compétitivité, le crédit d’impôt recherche, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), portent leurs fruits », analysait Marc Jouan, consultant chez EY, lors de l'édition précédente.
Selon les chiffres de 2017, l’industrie tire tout particulièrement parti de ce retour en grâce (32 %). La France rattrape son retard dans l’implantation de centres de décisions (+ 53 % en France contre + 31 % au Royaume-Uni et + 23 % en Allemagne). Elle réalise par ailleurs la plus belle progression du trio de tête européen en matière d’implantations ou d’extensions de centres de recherche et développement (R&D). Avec 78 nouveaux projets, elle s’affirme comme un pays compétitif en matière d’innovations.
Les atouts de la France
La France attire l’attention en affichant ses ambitions de leader européen sur des sujets d’avenir comme l’intelligence artificielle. D’autres avantages concurrentiels s’affirment également : la place de la France dans l’économie européenne, la variété de ses secteurs d’activité, son vivier de talents ou encore son rayonnement touristique.
Portée par le dynamisme de la French Tech et les nombreux dispositifs d’aide à l’entrepreneuriat, la France confirme son ambition de « Start-up Nation » : 56 % des investisseurs étrangers jugent efficace ou très efficace la politique mise en œuvre par la France pour encourager la création de start-up. Elle se positionne désormais à la deuxième place européenne en nombre et en valeur des opérations réalisées en capital-risque, pour atteindre en 2017 un montant de 2,5 milliards d’euros pour 605 opérations, d’après le Baromètre EY du capital-risque.
Un point noir : peu d’emplois créés
Même si les investisseurs étrangers ont apprécié les récentes réformes du marché du travail et les réformes fiscales mises en place sous la présidence d’Emmanuel Macron, ils en attendent davantage. 43 % des dirigeants interrogés par EY jugent ainsi que la France devrait encore améliorer sa compétitivité fiscale et 38 % demandent une poursuite de la réduction du coût du travail.
Un autre bémol est le faible nombre des emplois créés en France. Au total, les 1 019 projets d’implantation ou d’extension d’investisseurs étrangers en France auront contribué à la création de 25 126 emplois en 2017, soit 25 emplois en moyenne par projet, contre 42 au Royaume-Uni et 50 en moyenne en Europe. Cet écart s’explique par le fait que le Royaume-Uni accueille davantage de créations ex nihilo quand la France se contente le plus souvent d’extensions de sites existants.
Compétitivité
C’est la capacité, pour une entreprise ou une économie, à conquérir des parts de marché face à la concurrence, soit grâce à un niveau de prix plus faible, soit grâce à une adaptation à la demande, à la qualité du produit ou à l’image de la marque.
Recherche et développement (R&D)
La recherche et développement (R&D) regroupe les activités qui améliorent les connaissances ainsi que leur utilisation pour de nouvelles applications. Elle est mesurée par les dépenses liées à ces activités (dépenses en personnel comme les salaires des ingénieurs ou le matériel technique nécessaire, etc.). L’effort de R&D peut se mesurer au niveau de l’entreprise ou au niveau d’un pays.
Capital-risque
C’est une prise de participation risquée par un ou des investisseurs, au capital d’entreprises non cotées en bourse. L’investisseur veut participer financièrement au développement d’entreprises innovantes à fort potentiel de croissance, pour réaliser ensuite une grosse plus-value en revendant ses parts.