Economie

Comment la marine de guerre a influencé le taylorisme

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Frederick Winslow Taylor, ingénieur dans la sidérurgie américaine, publie en 1895 ses recommandations sur l’optimisation du travail en usine. C’est dans les années 1920 que sa méthode, le taylorisme, fait école. Mais il avait négligé une question capitale : comment partager les bénéfices avec les salariés ?

Par Pierre Martin, professeur de chaire supérieure
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Représentation fictive numérique de Taylor en train d'imaginer ses futurs usines

Représentation fictive numérique de Taylor en train d'imaginer ses futurs usines

© Midjourney

« The one best way ». C’est ainsi que Frederick Taylor résume son approche du travail à l’usine. Pour lui, l’organisation optimale du facteur travail existe. Il faut la définir pour chacune des étapes de la fabrication et la dupliquer pour produire vite et bien. La méthode lancée par cet ingénieur issu du rang (il a commencé comme ouvrier dans la sidérurgie), c’est l’Organisation Scientifique du Travail (OST, 1911). 

Son modèle, c'est l’armée. Sur un bateau de guerre, pas de place pour l’à-peu-près, aucune pour la discussion : il faut exécuter avec précision la manœuvre, exactement au moment demandé. Pour cela, les équipages sont sous la surveillance du contremaître, un sous-officier chargé de faire exécuter les ordres. Le management est donc hiérarchique et vertical, avec un modèle unique, que les ouvriers doivent appliquer sous la surveillance constante d’un chef d’équipe, le contremaître, considéré par les ouvriers comme l’œil et la main de la direction.

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