Economie

Comment les syndicats ont perdu de leur superbe depuis Mai 68

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Dès la fin des Trente Glorieuses, la conquête des droits se replie sur la défense des acquis. Aujourd’hui faibles et peu représentatifs, les syndicats adoptent des positions dures et leur morcellement les pousse à s’affronter. Le dialogue social en sort affaibli.

Gérard Pehaut, agrégé d’histoire, professeur de chaire supérieure
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Illustration de l'article Comment les syndicats ont perdu de leur superbe depuis Mai 68

© Keystone Pictures USA/ZUMA-REA

En 1945, la CGT compte plus de 5,6 millions d’adhérents. Elle jouit d’un grand prestige pour sa participation à la Résistance et sa contribution (en compagnie de la CFTC) à l’élaboration du programme économique et social du Conseil national de la résistance (CNR) et aux grandes réformes conduites par le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), entre 1945 et 1947.

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Ces deux syndicats sont au cœur du paritarisme, ils assurent, avec les employeurs, le fonctionnement de la Sécurité sociale. La création des comités d’entreprise (1946) renforce la présence (essentiellement dans les grandes entreprises) des délégués du personnel. Les cadres, qui souhaitent une représentation autonome, fondent la Confédération générale des cadres (CGC) en 1944. Le monde agricole est lui aussi concerné par le grand mouvement de syndicalisation avec, en 1946, la formation de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Enfin, les organisations patronales se regroupent au sein du Conseil national du patronat français (CNPF), fondé en 1945.

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