Economie

L’isolement commercial, vecteur de l'antisémitisme

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Une étude a mis en évidence la très faible persistance de l’antisémitisme dans les grandes villes du nord de l’Allemagne ayant une longue tradition d’échanges avec les pays étrangers depuis le Moyen-Âge.

André Zylberberg
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L’antisémitisme est-il un trait culturel qui se transmet de génération en génération ? Une étude1 a examiné cette question en prenant le cas de l’Allemagne qui, à 600 ans d’intervalle, a connu deux épisodes de violences extrêmes contre sa population juive. Le premier épisode est relatif à la peste noire (1348-1350) qui, selon les estimations, a tué entre 30 % et 50 % des Européens. Les Juifs furent accusés d’en avoir été les instigateurs en empoisonnant l’eau des puits.

S’ensuivit une vague de pogroms (meurtres de masse) au cours desquels des milliers de Juifs périrent brûlés vifs. Le second épisode couvre les années 1920-1945 qui virent l’avènement du nazisme en Allemagne. Pendant cette période, ce pays fut le théâtre d’innombrables exactions contre les Juifs qui culminèrent avec la mise en œuvre de la « solution finale ».

Le rôle des autorités locales

L’étude évoquée plus haut aboutit à un constat surprenant et inquiétant : les localités qui ont le plus persécuté leurs populations juives au Moyen-Âge sont aussi celles où la virulence de l’antisémitisme fut la plus marquée dans les années 1920 et 1930. En puisant dans les archives, les auteurs de l’étude ont répertorié 293 localités ayant des communautés juives établies en Allemagne au XIVe siècle.

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