Dans les manuels d’économie, on lit que les comportements et les décisions des individus déterminent le fonctionnement de l’économie, qu’ils sont essentiels pour comprendre le monde réel. Pourtant, quand on parle de pouvoir économique et particulièrement de pouvoir financier, on cite les banques, les marchés financiers, les entreprises ou l’État, rarement les individus. Ces derniers jouent pourtant un rôle clé, même si celui-ci n’est pas toujours perceptible.
1 600 milliards d'euros de dépenses de consommation
Tout d’abord dans la façon d’utiliser ses revenus. Dépenser ou pas se révèle un choix beaucoup plus décisif pour l’activité économique qu’on ne le pense. Par exemple, dépenser tous ses revenus dans l’achat de biens de consommation comme une voiture, des voyages lointains ou des livres, alimente toute une chaîne de production et d’emplois.
Ce sont les dépenses des uns qui font les revenus des autres, même si les uns et les autres n’habitent pas dans le même pays. C’est une des raisons pour lesquelles, au vu de la crise sanitaire, le gouvernement français incite à la consommation – notamment de produits français – pour relancer l’activité et les embauches sur le territoire, encourager les relocalisations d’entreprises et limiter les importations aux prix souvent attractifs.
Dans les manuels d’économie, on lit que les comportements et les décisions des individus déterminent le fonctionnement de l’économie, qu’ils sont essentiels pour comprendre le monde réel. Pourtant, quand on parle de pouvoir économique et particulièrement de pouvoir financier, on cite les banques, les marchés financiers, les entreprises ou l’État, rarement les individus. Ces derniers jouent pourtant un rôle clé, même si celui-ci n’est pas toujours perceptible.
1 600 milliards d'euros de dépenses de consommation
Tout d’abord dans la façon d’utiliser ses revenus. Dépenser ou pas se révèle un choix beaucoup plus décisif pour l’activité économique qu’on ne le pense. Par exemple, dépenser tous ses revenus dans l’achat de biens de consommation comme une voiture, des voyages lointains ou des livres, alimente toute une chaîne de production et d’emplois.
Ce sont les dépenses des uns qui font les revenus des autres, même si les uns et les autres n’habitent pas dans le même pays. C’est une des raisons pour lesquelles, au vu de la crise sanitaire, le gouvernement français incite à la consommation – notamment de produits français – pour relancer l’activité et les embauches sur le territoire, encourager les relocalisations d’entreprises et limiter les importations aux prix souvent attractifs.
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Si les entreprises produisent, c’est pour vendre et alimenter leur chiffre d’affaires. Il leur faut un marché solvable et le marché, c’est nous. Nos dépenses de consommation ont atteint 1 593 milliards d’euros fin 20171. Toutefois, la balance commerciale française affiche un déficit (59 milliards d’euros en 20192) ce qui montre que nous avons beaucoup plus acheté que nous n’avons produit.
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58 % des Français sont propriétaires
Certains décident de ne pas tout dépenser. Pourquoi épargnent-ils ? Par précaution face aux imprévus de la vie, comme la fourmi de la fable de La Fontaine ou pour réaliser un projet qui demande des économies. Les projets immobiliers occupent une place significative : la France compte 58 % de propriétaires, un taux parmi les plus faibles d’Europe3), mais 90 % des moins de 30 ans souhaitent le devenir4.
L’épargne ne suffisant pas, les crédits bancaires sont indispensables et les intérêts versés par les emprunteurs constituent la rémunération des banques pour le service rendu. Elles s’en servent pour leurs opérations, qui alimentent le marché financier mondial.
En Chiffres
90 %
La part des Français de moins de 30 ans souhaitant accéder à la propriété.
Beaucoup de ménages veulent se constituer une épargne financière. Mais ils sont nombreux à penser que la finance est un monde inaccessible réservé aux fonds d’investissement, aux marchés financiers… qui seraient les seuls vrais détenteurs du pouvoir financier. C’est faux !
L’argent que les Français placent dans les réseaux bancaires, sur les livrets (A, LEP, LDD5) par exemple – des placements sans risques et disponibles – remplit des missions essentielles. Il sert à financer le logement social, les PME ou encore la transition écologique.
D’autres prennent le risque d’aider des amis ou leur famille à créer leur entreprise, ce qui vaut à ce capital d’amorçage le doux nom de love money. Via Internet et le crowdfunding, certains prêtent même à des inconnus et financent directement leurs projets.
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Financer les entreprises privées
Il est aussi possible de participer directement au financement des investissements et au développement d’entreprises privées, ciblant parfois les plus innovantes, les plus écologiques, les plus éthiques… en achetant leurs actions ou obligations. Bien sûr, c’est plus risqué, mais nul besoin d’être milliardaire pour être actionnaire ou pour prêter aux entreprises.
En Chiffres
43 %
du capital des entreprises du CAC 40 appartiennent à des investisseurs étrangers.
On trouve des actions à tous les prix : une action Arcelor-Mittal vaut moins de 10 euros, Air Liquide (130 euros), LVMH (396 euros) 6. Plus de trois millions d’actionnaires individuels contribuent ainsi au financement de la croissance et de l’emploi en France. Ils en espèrent des dividendes en cas de profit et des plus-values en cas de revente de leurs titres. Reste qu’environ 43 % du capital des entreprises du CAC 40 appartiennent à des investisseurs étrangers qui peuvent rapatrier chez eux les profits réalisés sur notre territoire.
Pour sa part, l’État dépense chaque année 55 % du PIB7 pour satisfaire nos besoins en services publics, prestations sociales, fonctionnaires, etc. Problème : nos impôts et cotisations ne couvrent pas toutes ses dépenses.
Alors, comment financer le déficit annuel et la dette (désormais à 120 % du PIB) ? Si les Français décident de lui prêter une part importante de leur épargne en achetant des obligations d’État, cela réduit sa dépendance envers les prêteurs étrangers (53,6 % de sa dette est détenue par des non-résidents qui peuvent se retirer à tout moment).
On le voit bien, nous possédons un incroyable pouvoir, de « pur fait », avec des retombées significatives sur l’économie. Il est temps de l’exercer !
Notes
1. Insee, comptes nationaux 2019.
2. Département des statistiques et des études du commerce extérieur, analyse 2020.
3. UNPI, 2019.
4. Enquête réseau Orbi, 2018.
5. Livret d’épargne populaire (LEP), Livret de développement durable (LDD).
6. Cours au début du mois de juillet 2020.
7. Insee, données annuelles (2010 à 2019).