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Dans le débat public, il n'y a pas toujours de « bon sens »

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Descartes voyait en lui « la chose la mieux partagée du monde »… En réalité, cette expression anodine sert de paravent à des stratégies obliques très prisées des populistes.

Anne Daubree
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© Laurent CERINO/REA

« Tout le monde a du bon sens. […] Dans l’ensemble, les gens savent bien qu’il faudra travailler un peu plus longtemps en moyenne […», expliquait Emmanuel Macron, président de la République, le 21 février dernier, en visitant le marché de Rungis, alors qu’il argumentait en faveur de la réforme des retraites.

En fait, le chef de l’État est très loin d’être le premier ou le seul responsable politique à en appeler au bon sens. Ce dernier est invoqué d’un bout à l’autre du spectre politique, de Marine Le Pen, députée du Rassemblement national, à Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste. Et pourquoi pas, en effet ?

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« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », disait Descartes. Un autre philosophe, Henri Bergson, voyait en lui une forme de souplesse d’esprit permettant de s’adapter à la réalité, un pragmatisme qui pouvait être partagé avec tous.