Sociologie

Débat. Les Français veulent-ils vraiment de la mobilité sociale ?

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La mobilité (ascendante et descendante) s’opère en France. C’est un fait. Reste-t-elle un désir ? Nous avons posé la question à Monique Dagnaud, directrice de recherche au CNRS et sociologue et à Stéphane Lardy, directeur général de France Compétences.

Propos recueillis par Richard Robert
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Illustration de l'article Débat. Les Français veulent-ils vraiment de la mobilité sociale ?

© DR

tEtedeMonique.png« Oui, c’est un idéal qui continue à animer notre société »

Monique Dagnaud est directrice de recherche CNRS au Centre d’étude des mouvements sociaux (CNRS-EHESS) à Paris. Sociologue des médias et des réseaux sociaux, elle a développé aussi des recherches sur les adolescents et les jeunes adultes. Elle est l’auteur d’une quinzaine de livres, dont récemment "Génération surdiplômée. Les 20 % qui transforment la France" (avec Jean-Laurent Cassely, Odile Jacob, 2021).

« La mobilité sociale est un idéal moderne, qui mêle l’imaginaire du mouvement et de la liberté individuelle. Il est au cœur de notre société, avec une institution comme l’École, qui projette une promesse d’émancipation, intellectuelle par le savoir et sociale par le diplôme. Cette promesse est en partie tenue.

Si une grosse minorité des individus reprend, comme jadis, la profession de leurs parents, une majorité bouge au rythme de l’évolution de la structure des emplois et de la montée en qualification : en 2015, selon l’INSEE, 35 % des hommes occupaient le même type d’emploi que leur père, 22 % occupaient un emploi différent, mais de niveau équivalent dans l’échelle sociale, 28 % avaient connu une mobilité professionnelle ascendante et 15 % une mobilité professionnelle descendante.

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