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Des siècles de bulles spéculatives et ce n’est pas fini

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Depuis la crise des subprimes en 2007, la question des bulles spéculatives est au cœur des préoccupations des économistes et des analystes financiers. Cette situation n’est pas nouvelle. Elle résulte des comportements des agents économiques : cherchant à accroître leurs gains, certains d’entre eux spéculent.

Gérard Péhaut
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© © iStockphoto.com/ ZU_09

On considère généralement que la « tulipomania » qui s’est emparée de la Hollande dans le premier tiers du XVIIe siècle est le premier exemple de bulle spéculative. Depuis le XIVe siècle, les Pays-Bas et les Provinces-Unies sont l’un des pôles dominants de l’économie européenne.

C’est à Bruges, devant l’hôtel de la famille des Van der Buerse qu’est né le premier marché financier : on s’échange des monnaies, on cote les marchandises, on spécule : les agents anticipent les variations de prix, escomptant que les produits qu’ils détiennent pourront être revendus plus cher qu’ils ont été acquis. On ne cherche pas à tirer profit des qualités intrinsèques de biens, mais à réaliser une plus-value.

La bulle des bulbes

C’est ce qui arrive avec les tulipes. Importés d’Asie à partir du XVIe siècle, les bulbes donnent des fleurs qui ornent les jardins des riches marchands et les palais des grands monarques européens. On s’arrache particulièrement les bulbes, car ils sont malades et donnent des fleurs bicolores. Considérée comme un bien de luxe, la tulipe devient l’objet de toutes les convoitises.