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Idées

Destruction, inflation, innovation : le bilan paradoxal des guerres

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Les deux guerres mondiales ont provoqué des ravages et occasionné des dépenses considérables. Mais en obligeant les pays à transformer leur économie, elles les ont poussés à innover.

Pierre Martin
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La guerre, ses bombardements, ses destructions… Mais aussi ses conséquences économiques sur la durée.

© iDR

En 1919, après avoir quitté la conférence de Versailles en tant qu’économiste membre de la délégation britannique, Keynes publie Les Conséquences économiques de la paix. Il a compris que les guerres totales induisent des bouleversements considérables. Rien ne sera plus comme « avant ». « La guerre est une accélératrice de l’Histoire », écrivait déjà Lénine qui s’empara du pouvoir en Russie en octobre 1917.

Les corollaires : dettes et impôts

Oui, la guerre entraîne à la fois destruction et innovation. Les conflits sont d’abord des saignées : la Première Guerre mondiale a fait 10 millions de morts, fauché 10 % des actifs français et allemands ; la deuxième, au moins 55 millions. Les destructions matérielles sont considérables : en 1945, Berlin et Londres sont ravagées.

Paul Bairoch, grand historien de l’économie (1930-1999), auteur de Mythes et paradoxes de l’histoire économique (La Découverte, 2005), évalue à trois fois le PNB mondial de 1913 les destructions occasionnées par la Première Guerre mondiale ! La seconde est encore pire. En 1945, le parc immobilier est largement détruit : 50 % des logements en URSS, 20 % en Allemagne.