Science Politique

Dissoudre une association, une arme politique à double-tranchant

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En France, dissoudre une association est, à l’origine, une mesure d’exception. Si la pratique s’est muée en un outil de communication politique, son utilisation pose de nombreux enjeux, dont celle du respect de la liberté d’association.

Julien Marsault
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Manifestation de l'association Civitas, que le gouvernement envisage de dissoudre

Manifestation de l'association Civitas, que le gouvernement envisage de dissoudre

© Ludwig WALLENDORFF/REA

C’est presque devenu une habitude. Depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, les dissolutions d’association se multiplient. De deux à onze sous les mandats respectifs de Nicolas Sarkozy et François Hollande, celles-ci sont passées à plus d’une trentaine depuis 2017. C’est même plus que sous le Général de Gaulle, chef de l’exécutif de 1959 à 1969, pourtant peu avare de l’utilisation de cette mesure administrative d’exception.

La pratique a fait beaucoup parler ces derniers mois avec la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 21 juin. Présentée comme une menace pour l’odre public, le collectif écologiste est alors pris dans une tempête médiatique, quelques semaines après la manifestation contre les mégabassines de Sainte-Soline.

Pas le temps de souffler. A l’aube de la rentrée, c’est au tour de l’association évangélique Torrents de Vie d’être visée par le gouvernement, accusée de pratiquer la thérapie de conversion, une activité illégale en France (NDLR : ensemble de traitements pseudo-scientifiques utilisés dans le but de tenter de changer l'orientation sexuelle d'une personne homosexuelle).

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