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D'où vient l'expression « La roue de la fortune » ?
Idées
D'où vient l'expression « La roue de la fortune » ?
« La roue de la fortune », pour nombre d'entre nous, c'est le jeu mythique sur TF1 dans les années 1990. Mais cette expression, bien éloignée du jeu télévisé, prend sa source dans l'Antiquité.
Stéphanie Bascou
© DR
Cette expression désigne les aléas de la vie – plus ou moins heureuse ou chanceuse au gré des circonstances – et viendrait de la mythologie grecque. Une des filles de Zeus, vraisemblablement Tyché, décidait du destin des hommes en bien ou en mal, selon ses caprices.
Les Romains l’adoptèrent et construisirent de nombreux temples à l’effigie de Fortuna, version latine de Tyché. La déesse présidait à la prospérité de certaines cités et veillait au bonheur des hommes à l’aide d’une corne d’abondance : elle n’était pas encore une figure capricieuse et crainte.
Chance et malchance
C’est au cours du Moyen-Âge que Fortune devient celle qui est restée dans notre imaginaire : une déesse dont les yeux sont couverts par un bandeau, le pied posé sur une immense roue qu’elle fait tourner au gré de ses envies, déversant à l’aveugle des trésors à ceux qui ont la chance de se trouver en haut.… mais qui pourraient vite redescendre, à l’image de Crésus.
Boèce, dont l’œuvre est diffusée pendant tout le Moyen-Âge, dépeint d’ailleurs ce dernier en victime de l’imprévisible déesse. Le roi des Lydiens, richissime et au sommet de sa puissance, aurait soudainement perdu, à la fin de sa vie, son fils et son empire. Il aurait fini sur un bûcher, sauvé in extremis par une pluie providentielle.
Petit à petit, la « roue de Fortune » est passée dans le langage courant pour devenir « roue de la fortune ». Nom d’un célèbre jeu télévisé, on l’emploie aujourd’hui pour évoquer les surprises et vicissitudes de la vie. Sa variante, « la roue tourne », reprend la même idée : chacun peut passer de l’échec à la gloire, inlassablement.