Economie

D’où vient l’expression, « Quel grippe-sou ! » ?

Cette expression synonyme d'avarice a largement inspiré les auteurs de fiction, de Stephen King à l'univers Disney.

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Représentation fictive d'un grippe-sou

Représentation fictive d'un grippe-sou

© Midjourney

Le grippe-sou économise sur tout. « Gripper » signifie prendre ou saisir. En 1680, le grippe-sou reçoit, à l’hôtel de ville de Paris, les rentes des particuliers. Il a mauvaise réputation, car il harcèle les mauvais payeurs. Pour un sou par livre récupéré, c’est-à-dire 5 % de la somme, il est chargé de faire rentrer l’argent des rentes et des dettes impayées.

Le poète Leconte de Lisle se moque « des marchands de grains donnant la mauvaise mesure et des grippe-sous prêtant à grande usure ». Le grippe-sou est une personne que l’avarice attache à de petits gains sordides et dans Les Âmes mortes (1842), Gogol se déchaîne : « Envoyez donc chercher le procureur : il n’a rien à faire, car il se décharge de toute sa besogne sur son substitut Zolotoukha, le premier grippe-sou du monde. »

Symbole d’avarice

Le grippe-sou est tout simplement un avare. Le prêt à intérêts, proscrit par la religion pendant le Moyen Âge, devient possible à l’époque moderne, mais provoque un débat moral et théologique. Le grippe-sou devient un personnage de détention, un usurier. Le procès du capitalisme moderne est en marche.

Parmi les personnages fictifs de Disney, Archibald Gripsou (Flintheart Glomgold en V.O.) est créé en 1956. C’est un des adversaires de Picsou, dont il est la version maléfique. Mais la plupart des gens connaissent l’expression grâce au romancier Stephen King et à son clown fétiche, Grippe-Sou, héros du livre d’horreur Ça, puis du film éponyme.

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